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Des cellules souches pour réparer le myocarde après un infarctus

Près d'un millier de scientifiques étaient réunis à Marseille, du lundi 26 au vendredi 30 mai, pour le congrès Myologie 2008, organisé par l'Association française contre les myopathies (AFM). Un congrès consacré aux maladies du muscle et à leurs traitements, affections neuromusculaires mais aussi pathologies du coeur. Plusieurs présentations ont ainsi été consacrées aux recherches de thérapie cellulaire pour réparer le muscle cardiaque (le myocarde) après un infarctus, avec à l'horizon les premiers essais cliniques utilisant des cellules souches embryonnaires chez l'homme. Les maladies cardio-vasculaires font plus de 15 millions de morts par an dans le monde et représentent 30 % des causes de décès. Plusieurs équipes se sont lancées dans des essais pour réparer le myocarde et remplacer ses cellules, les cardiomyocytes. Une dizaine d'essais de thérapie cellulaire ont déjà eu lieu, regroupant au total plus de 650 patients, avec différents types de cellules souches.

Les essais d'injection de cellules souches issues de la moelle osseuse ont montré un bénéfice clinique, avec une amélioration des performances du ventricule gauche, responsable de l'insuffisance cardiaque après un infarctus.

Cependant, a précisé Patricia Lemarchand (Institut du thorax, Nantes), "les cellules injectées ne sont pas véritablement converties en cardiomyocytes". Un grand essai européen devrait démarrer en 2009 ou 2010 afin d'évaluer les bénéfices d'un tel traitement sur la mortalité et la récidive d'infarctus.

Bernd Fleischmann (université de Bonn, Allemagne) a abordé une question cruciale : le tissu où a eu lieu l'infarctus peut-il déterminer le type de différenciation vers lequel se dirigeront les cellules souches ou les cellules précurseuses (progénitrice) greffées ? Contrairement aux cellules issues de la moelle, les cellules souches embryonnaires évoluent en cardiomyocytes. Il existe cependant un risque de formation de tumeur si l'on utilise des cellules indifférenciées. Pour éviter cela, Bernd Fleischmann emploie des cardiomyocytes dérivés de cellules souches embryonnaires purifiées.

En France, l'équipe de Michel Pucéat (Inserm UMR 861/I-Stem, AFM, Evry) et du professeur Philippe Mesnasché a recours à des cellules progénitrices, étape intermédiaire dans la différenciation des cellules souches embryonnaires en cardiomyocytes.

Lors de Myologie 2008, Michel Pucéat a rapporté avoir démontré que, chez l'homme comme chez la souris, la différenciation vers un destin de cellule cardiaque dépend de la concentration d'une protéine appelée BMP2. Un constat qui rend possible de contrôler la direction vers lesquelles se différencient des cellules souches embryonnaires.

LM

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