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Le CD bientôt condamné par la musique en ligne ?

Après avoir réprouvé ces nouveaux procédés, les cinq majors discographiques, Universal, BMG, Sony, EMI et Warner (soit 80 % de la production musicale de la planète) se sont résolues à vendre de la musique dématérialisée, via le Web. Un tournant dans l'histoire discographique, un tremblement dans les fondements de l'industrie musicale. "En moins de quatre mois, l'industrie musicale est passée de pleurnichements sur le piratage des droits d'auteur avec le MP3 à des investissements massifs dans la recherche et les essais", soulignait récemment Mark Hardie, du bureau d'études Consultants Forrester Research, basé à Cambridge (Massachusetts). Les maisons de disques n'avaient pas le choix. Soit elles continuaient à voir leur pactole de 12 milliards de dollars (66 milliards de francs environ) rogné par la distribution en ligne de titres musicaux, soit elles passaient à l'offensive, même si, à moyen terme, il faudra licencier des employés et faire une croix sur une partie des stocks de disques compacts. En décembre dernier, réunis par l'association des maisons de disques américaines (RIAA) et par la fédération internationale de l'industrie phonographique (IFPI), "les patrons" de la musique avaient décidé de collaborer avec les sociétés qui proposent des solutions "anti-MP3": IBM, Microsoft, Sony ou Toshiba. Ce regroupement de 150 professionnels de la musique et des géants des nouvelles technologies s'était baptisé Secure Digital Music Initiative (SDMI). Depuis, la panique de voir se succéder les annonces de nouvelles technologies destinées à distribuer la musique par le réseau emballe la machine. Le 5 mai, le SDMI réunit ses membres à Londres pour les avertir de la mise en circulation à Noël, d'un appareil audio portable aux normes définies par une association internationale d'industriels de la musique. C'est trop tard. Universal et BMG déclarent deux jours après vouloir se lier avec l'opérateur téléphonique américain ATT, et le groupe électronique japonais Matsushita Electric Industrial. Universal et BMG seraient chargées de fournir le contenu, ATT d'assurer la transmission et la facturation, Matsushita de mettre au point un système prévenant la copie illégale. Le 12 mai, nouvelle alliance inattendue: Sony se fiance avec Microsoft. La société de Bill Gates pense utiliser Windows Media 4.0. et ses investissements dans le câble comme moyen de distribution du contenu de Sony. Et non pas uniquement son fonds musical, mais aussi tout son catalogue vidéo. La guerre continue.

Libération http://www.liberation.com/multi/cahier/articles/sem99.21/cah990521a.html

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