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Le carnet de santé enfin en ligne

En matière de e-médecine, le carnet de santé électronique, c'est le Saint-Graal. Le carnet de santé électronique, c'est un vrai " plus ". Une nouveauté révolutionnaire, utile à chaque patient en particulier et à la médecine en général. Un service pour lequel Internet représente un outil aussi précieux qu'irremplaçable. Un instrument dont la création devrait permettre non seulement de sauver des vies mais aussi de mieux soigner, moins dangereusement, en réduisant les coûts. Et ça, voilà longtemps qu'on le sait. Depuis que la Sécu s'échine, à grand renfort de milliards, à tenter d'inventer un moyen de retracer le parcours médical de ses assurés sociaux. Avec les deux échecs - aussi retentissants que coûteux - que l'on connaît. D'abord celui du carnet de santé papier et celui de la carte Vitale I, utilisée à ce jour par seulement 41 % des praticiens, dotée d'une puce aux ambitions des plus réduites puisqu'elle ne contient que des données administratives et ne permet de transmettre que des feuilles de soins. Restait donc à inventer l'impossible : un recueil de données médicales " multimédias, multisources et multinormes ", autrement dit, pouvant provenir de n'importe quelle origine (médecin, laboratoire, hôpital, radiologue, pharmacien) et s'inscrire quelle que soit leur forme (diagnostic oral, ordonnance écrite, compte rendu opératoire, clichés radios, IRM - imagerie par résonance magnétique - ou scanner, échographie sonore, protocole hospitalier, résultat d'examen), concernant un seul et même patient, facilement consultable par les praticiens autorisés à y accéder, mais totalement inaccessible à d'éventuels curieux malintentionnés. La quadrature du cercle informatique, en somme... Et c'est là qu'interviennent nos médecins hospitaliers. Ceux qui travaillent depuis longtemps à confectionner de vrais dossiers médicaux sur informatique, nominatifs et exploitables. Mais en Intranet seulement, sur le réseau interne à leur propre établissement, en se limitant aux informations et documents collectés dans leurs services, avec l'assurance qu'elles ne pourront être consultées de l'extérieur. Des médecins qui se sont dit, il y a environ deux ans, tout seuls, qu'ils pouvaient tenter de faire mieux. En connectant d'abord leurs fichiers et ceux des " réseaux de soins " avec lesquels ils étaient autorisés à travailler. Puis en s'attelant, là encore sans une subvention publique ni un encouragement de l'Etat, à la " sécurisation " de faux dossiers médicaux créés pour les besoins de ce qui était en train de devenir une passion, la plus folle de toutes leurs aventures médicales depuis l'époque de l'internat. Et c'est ainsi qu'est né @rcole ; d'un cocktail de nuits blanches, d'enthousiasme et de leçons d'informatique, prodiguées bénévolement par les jeunes médecins à leurs aînés. Arcole, pour " ARchives-COmmunication-LEcture ". Arcole, parce que ce premier " coffre-fort électronique " de données médicales, qui réussit l'exploit d'être à la fois multimédia, multisource et multinorme, est né à l'initiative du professeur Dominique Vadrot, chef du service radiologie de l'Hôtel-Dieu, dont les locaux donnent sur la rue d'Arcole. Arcole, aujourd'hui commercialement rebaptisé POL (Patient On Line), vient tout juste d'être agréé par la Cnil. Maintenant que la Cnil a donné son accord, l'expérience, pour l'instant limitée à Lens et à l'Hôtel-Dieu, va pouvoir être appliquée à de vrais dossiers médicaux, enrichis de données collectées par les réseaux de soins (cliniques privées, dispensaires, médecins libéraux) voisins des hôpitaux qui l'ont lancée. Ensuite, il y aura un projet de loi, en juin, " pour bien cadrer tout ça ". Puis des études de faisabilité visant à vérifier que la carte Vitale II (conçue à l'origine pour inclure " un volet de santé individuel lisible d'ici à trois ans en service hospitalier ") pourra ou non servir de " clé d'accès " au système. Et ce n'est qu'après, si tout va bien, que les assurés sociaux français devraient enfin commencer à bénéficier d'un véritable carnet de santé, à la fois complet, fiable et consultable rapidement, de n'importe où, en toute sécurité.

Figaro : http://www.lefigaro.fr/

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