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Cancer : un traitement innovant testé à Rennes
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Cinq centres dans le monde vont tester, sur l'homme, un nouveau protocole contre le cancer du lymphome. Parmi eux, le service d'hématologie du CHU de Rennes. Les résultats des essais déjà menés sur des souris sont spectaculaires. « Avec ce nouveau traitement, les tumeurs cancéreuses des souris commencent à disparaître complètement au bout de quinze jours. Alors que sans ce traitement, elles doublent de taille, explique le professeur Roch Rouot, 38 ans, hématologue dans le service d'hématologie au CHU de Rennes. Et la où les souris mourraient moins de 60 jours après l'inoculation des cellules cancéreuses, elles survivent. »
De quoi laisser entrevoir de nouvelles perspectives, même si le professeur Rouot se montre très prudent. Le cancer du lymphome, connu également sous le nom de cancer des ganglions, touche 12 000 personnes par an en France. C'est la sixième cause de cancer. « Il peut exister de très grosses différences entre les essais sur les animaux et sur l'homme. C'est justement ce que nous allons vérifier en débutant ces tests. » Le service d'hématologie du CHU de Rennes sera, début avril, l'un des cinq centres au monde à expérimenter ce traitement. Les quatre autres se trouvent tous aux États-Unis. Des essais financés par le géant pharmaceutique Pfizer.
Si Rennes a été choisi, ce n'est pas un hasard, comme l'explique le professeur Roch Rouot : « Après avoir été chef de clinique au centre hospitalier de Lyon sud, où j'ai travaillé avec le professeur Bertrand Coiffier, un pionnier dans l'utilisation des anticorps dans la chimiothérapie, je suis parti faire de la recherche au laboratoire de Stanford, aux États-Unis, pendant trois ans. » Là, il travaille avec le professeur Ronald Levy, un oncologue de renommée mondiale qui a également été précurseur dans le rôle des anticorps dans la lutte contre le cancer. « J'ai alors eu une approche différente en développant des anticorps qui ne ciblent pas directement les cellules cancéreuses mais les cellules immunitaires de notre organisme. En résumé, les rendre plus fortes et plus puissantes pour lutter contre le cancer », poursuit-il.
Ces travaux ont été publiés et ont attiré l'attention du géant pharmaceutique Pfizer : « L'idée est donc d'associer des anticorps qui attaquent directement les cellules cancéreuses avec d'autres boostant les défenses de l'organisme. » Rentré en France, le professeur Roch Rouot a rejoint, en 2009, le service d'hématologie clinique du CHU dirigé par le professeur Thierry Lamy de la Chapelle. « Nous allons entamer le test par ce qu'on appelle la phase 1 sur une douzaine de personnes atteintes de lymphomes. Elle durera environ un an. » Un protocole très long et très rigoureux : « On ne sait pas à quoi s'attendre mais on espère, d'ici à cinq ans, peut-être proposer un nouveau traitement efficace. »
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