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Cancer : quel rôle joue l'environnement ?
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Existe-t-il un lien entre le cancer et notre environnement, pris au sens large ? A la demande de l'Agence française de sécurité sanitaire environnementale, l'Inserm a planché sur la question et rendu ses premières conclusions. D'abord, un constat : malgré les efforts importants de recherche, le nombre de cas (l'incidence) de cancer et le nombre de décès qu'il provoque (la mortalité) "n'ont pas baissé au même rythme que pour d'autres pathologies", pointent les experts réunis par l'Inserm. Entre 1980 et 2000, la France est passée de 170.000 nouveaux cas de cancers annuels à près de 280.000, soit une hausse de 63 %.
Quant au taux de décès par cancer, il est plus élevé en France pour les hommes que dans les autres pays européens : +50 % par rapport à la Suède et +20 % par rapport au Royaume-Uni. Explication : il y a davantage de cancers du poumon, des voies aérodigestives supérieures et du foie en France, qui sont des cancers plus "mortels" que d'autres. "La France apparaît dans une position plutôt favorable pour les cancers féminins", selon le rapport mais les femmes étant plus nombreuses à fumer, elles succombent davantage au cancer du poumon.
Près d'un nouveau cas de cancer sur deux s'explique par des raisons démographiques : "Les Français sont de plus en plus nombreux et vivent de plus en plus longtemps", déclare à tf1.fr l'un des rapporteurs, Guy Launoy, épidémiologiste à l'Inserm. "L'augmentation de l'incidence peut s'expliquer également par l'amélioration du dépistage et du diagnostic, poursuit-il. C'est ce qui se passe pour les cancers du sein et de la prostate dont l'incidence augmente alors que la mortalité reste stable."
Les experts se sont donc intéressés aux autres cas de cancers, ceux dont le nombre de cas et de décès augmente parallèlement. Il s'agit des lymphomes malins non hodgkiniens, des mésothéliomes de la plèvre ainsi que des cancers du poumon, du foie, du cerveau (système nerveux central), du pancréas. Discerner l'influence respective des comportements (sédentarité, alcool, tabac, exposition au soleil...) et des facteurs environnementaux (exposition professionnelle, pollution...) sur la fréquence des cancers n'est pas toujours aisé. Cependant vu, par exemple, le rôle établi du tabac, "on espère réduire de 80 à 90 % les nouveaux cas de cancer du poumon, avec l'arrêt du tabagisme", relève Jacques Benichou, biostatisticien.
L'expertise collective de l'Inserm évalue ainsi les "critères (épidémiologiques, toxicologiques, génétiques) nécessaires pour étudier le rôle des facteurs environnementaux dans la survenue d'un cancer, et mesurer le risque attribuable à chacun d'eux". Comme l'indique Guy Launoy, cet "état des connaissances" ne constitue que le point de départ d'études plus poussées qu'il faudra mener sur chacun de ces cancers suspectés d'être liés à des facteurs environnementaux.
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- Publié dans : Médecine
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