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Cancer : Identification d'un mécanisme d’autodestruction des cellules cancéreuses

Des chercheurs du Département de physiologie et pharmacologie de la Faculté de médecine de l’Université de Tel-Aviv, en collaboration avec l’Institut d’oncologie du Centre Hadassah à Ein Kerem et avec le Centre de recherche sur le cancer de l’Hôpital Sheba à Tel-Hashomer, ont découvert une nouvelle méthode de destruction ciblée des cellules cancéreuses agressives exploitant un mécanisme naturel de suicide cellulaire qui existe dans toutes les cellules. Ces recherches ouvrent un nouvel espoir pour le développement de médicaments particulièrement efficaces adaptés à une variété de tumeurs malignes résistantes aux traitements actuels.

“Nous avions découvert dès 2009 que des molécules dérivées du phénanthrène (hydrocarbure aromatique dit tricyclique) tuent efficacement les métastases du cancer du sein qui ne réagissent pas aux thérapies traditionnelles”, explique le Professeur Cohen-Armon. “Nous avons ensuite examiné l’effet de ces molécules sur d’autres types de tumeurs malignes résistantes aux traitements, comme le cancer de l’ovaire, le cancer du côlon, le cancer du pancréas, une forme rare du cancer du cerveau et de celui du poumon, et constaté que ces molécules parvenaient à les détruire dans les 48 à 96 heures. En parallèle, nous avons constaté que la procédure ne cause aucun dommage aux cellules saines, et que la lésion des cellules cancéreuses se produisait pendant la division cellulaire (mitose). Suite à ces résultats, nous avons cherché à étudier ce processus de destruction”.

Pour révéler ce mécanisme, les chercheurs ont passé en revue la réaction au phénanthrène de toutes les protéines des cellules connues pour être associées au processus de la division cellulaire. Ils sont ainsi parvenus à identifier un certain nombre de protéines spécifiques qui subissaient des modifications sous l’influence du phénanthrène dans les cellules cancéreuses, alors qu’elles ne lui réagissaient pas du tout dans les cellules saines.

Le Professeur Cohen-Armon explique : "Les protéines que nous avons identifiées sont responsables de la construction et de l’agencement des chromosomes lors de la division. Dans les cellules cancéreuses, le phénanthrène perturbe leur activité, entraînant la formation d’une petite poche appauvrie et déformée avec des chromosomes dispersés.

Pour éviter la division cellulaire anormale, la cellule va alors se “suicider” : un mécanisme naturel d’autodestruction, qui se déclenche dans toute cellule qui ne se divise pas normalement, se met alors en œuvre dans la tumeur maligne, et c’est ainsi que les cellules cancéreuses périront par le traitement.

De plus, dans la mesure où la lésion se produit dans la phase de division cellulaire, l’efficacité du traitement augmentera, car les cellules cancéreuses, surtout les tumeurs malignes les plus agressives, se divisent à un taux élevé”. Après avoir examiné ce mécanisme dans des cultures cellulaires, les chercheurs l’ont testé sur des souris de laboratoire. Les résultats ont été prometteurs : suite au traitement par le phénanthrène, la croissance tumorale a été interrompue et deux semaines plus tard, les tumeurs des souris traitées étaient beaucoup plus réduites que celles du groupe témoin resté sans traitement.

“Nous pensons avoir identifié un nouveau mécanisme particulièrement efficace pour le traitement du cancer, qui pourrait convenir à une variété de tumeurs malignes”, a conclu le Professeur Cohen-Armon. “Nous avons l’intention de développer des molécules qui interfèrent avec l’activité des protéines que nous avons identifiées, exploitant ainsi un mécanisme naturel d’autodestruction qui intervient en cas de division cellulaire anormal pour détruire les cellules cancéreuses agressives. Par la suite, nous examinerons comment utiliser ces molécules comme médicament pour les humains”.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

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