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Cancer colorectal : Un nouveau test de dépistage plus efficace en 2013

Un nouveau test de dépistage du cancer du côlon, en 2013, vient d’être annoncé par la secrétaire d'Etat à la Santé. Plus sensible, il remplacera progressivement le test actuel, l'Hemoccult. Les pouvoirs publics et les médecins espèrent que le nouveau test sera plus utilisé par les patients.

Il repose toujours sur la détection de sang dans les selles. Mais si l'Hemoccult est basé sur une réaction enzymatique, celui-ci est immunologique. Il détecte par une réaction antigène-anticorps la présence d'hémoglobine.

  • Fiabilité accrue

Ce test, qui ne porte pas encore de nom, est présenté comme beaucoup plus sensible que son prédécesseur. "Le test immunologique est beaucoup plus performant, car la concentration en hémoglobine qu'il détecte est beaucoup plus basse", indique le Professeur Jean Faivre, gastro-entérologue au CHU de Dijon et chercheur à l'Inserm. Un seul prélèvement sera donc nécessaire alors que trois prélèvements doivent être réalisés avec l'Hemoccult. Quant à la lecture du test, elle ne laissera aucune place à la subjectivité. Effectuée par un automate immunologique en laboratoire, ce qui n'était pas le cas pour l'Hemoccult, elle donnera un résultat quantitatif précis.

"L'Hemoccult détecte environ 40 % des cancers. Avec le nouveau test, le taux de détections passerait environ à 80 %", continue le Professeur Faivre. La secrétaire d'Etat à la Santé, Nora Berra, a quant à elle précisé qu'il permettrait également de dépister trois à quatre fois plus d'adénomes avancés (précurseurs de tumeurs malignes cancéreuses).

La Haute Autoristé de Santé (HAS) avait émis un avis favorable pour les tests immunologiques dès 2008, tout en soulignant la nécessité d’en préciser et délimiter les utilisations. Pourquoi tant d’années d’attente ? "Nous disposions de données qui permettaient de savoir que le test immunologique était meilleur que celui existait déjà. Mais ces données n’étaient pas suffisantes pour faire des recommandations à l'échelle d'un pays, il s’agissait seulement d’informations fragmentaires", explique le Professeur Faivre.

Des études ont donc été menées dans sept départements pour évaluer la performance du test. En revanche, son acceptabilité n'a pas été étudiée. Mais pour le Professeur Faivre, au regard de l'exemple néerlandais, où il est utilisé par 60 % des patient ciblés, il y a de quoi être plutôt optimiste. "Pour représenter un intérêt véritable pour la santé publique, un test de dépistage doit toucher au moins 50 % de la population concernée. Notre but serait donc atteint."

  • Le test qui "a tout bon" se fera-t-il attendre ?

Plus fiable, mieux accepté par les patients, le test immunologique, même s'il n'est pas idéal, semble avoir tout pour plaire. "Il va transformer le dépistage du cancer de côlon", s'enthousiasme le Professeur Jean Faivre. Malgré tout, il doute d'une mise en place rapide du dispositif, malgré l'annonce de Nora Berra. La faute, selon lui, à une grande lenteur des pouvoirs publics. "Les choses risquent encore de tarder. Il va maintenant falloir lancer un appel d'offres à l'échelle européenne pour obtenir le test le plus économique possible. Et la Caisse nationale d'Assurance-Maladie n'a pas l'air particulièrement pressée…"

Les cancers du côlon et du rectum constituent la deuxième cause de mort par cancer en France avec 17 500 décès par an et arrivent au troisième rang des cas de cancer détectés (chiffres du rapport "Situation du cancer en France en 2011"). On estime que la mortalité par cancer colorectal serait réduite de 15 % à 20 % si la moitié de la population cible se soumettait au test car la précocité du dépistage est essentielle pour la survie du patient.

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