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Cancer du cerveau : un deuxième essai clinique réussi dans le traitement de cette tumeur au CHU de Lille

Une nouvelle technique pour traiter le glioblastome, le cancer du cerveau le plus répandu et le plus agressif ? Grâce à cette thérapie, le professeur en neurochirurgie, Nicolas Reyns, et son équipe pourraient grandement améliorer la qualité de vie et la survie des patients malades. La phase II de l’essai clinique Dosindygo a été un succès. Ce projet est porté par le CHU de Lille en partenariat avec l'entreprise Hemerion Therapeutics, basée à Villeneuve-d’Ascq.

La méthode Dosindygo repose sur une thérapie photodynamique. Elle viendrait en complément du traitement pour ce type de cancer, à savoir la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie. « C’est quelque chose qu’on fait en plus, au moment de l’exérèse chirurgicale », explique le professeur Reyns, principal instigateur de l’essai clinique. Avec plus de 25 000 personnes diagnostiquées en Europe et aux États-Unis chaque année, cette nouvelle technologie pourrait donner de l’espoir à de nombreux malades.

Le principe : « Le patient prend un médicament par voie orale, avant son opération. Cette « drogue préopératoire » va permettre de sensibiliser, d’illuminer et d’éliminer avec une lumière laser les cellules cancéreuses », précise le neurochirurgien. « Notre système permet de tuer ce qu’on ne voit pas : avec les tumeurs infiltrantes, il reste des cellules dans les parois de la cavité laissée par le retrait de la tumeur qui précipitent la récidive ».

C’est pourquoi la médiane de survie des patients atteints du glioblastome est de seulement 15 mois. Autrement dit : cette « tumeur maligne quasiment incurable » tue très rapidement ses victimes. Cette nouvelle « thérapie innovante aux résultats prometteurs », comme aime à l’appeler le professeur Reyns, pourrait améliorer significativement la situation. « En traitant les cellules tumorales résiduelles, la récidive survient plus tard et on a davantage de longs survivants ». Il y a cinq ans, une première phase de l’essai clinique Dosindygo avait eu lieu. Il s’agissait d’une étude de sécurité, pour vérifier que cette nouvelle technique n’était pas toxique. Dix patients avaient ainsi reçu une même dose de lumière laser. Aucun effet secondaire significatif n’a été relevé depuis. Surtout, parmi ces patients, quatre sont toujours en vie. Pour cette seconde phase de l’essai clinique, les doses lumière utilisées pour éliminer les cellules ont été multipliées par deux, trois, voire quatre. Le dernier patient de l’essai clinique a été opéré en juin. Il est donc encore trop tôt pour tirer des conclusions quant à l’efficacité de la méthode sur le long terme.

Pour le moment, le Professeur Reyns juge « encourageants et stimulants » les résultats de cet essai clinique. « C’est aussi frustrant car on aimerait pouvoir évaluer notre technique à plus grande échelle », précise-t-il. Le neurochirurgien travaille depuis plus de dix ans sur cette thérapie photodynamique : les études précliniques chez l’animal ont eu lieu en 2013. Un développement long, qui dépend d’une certaine réglementation européenne et des autres tests à venir. Début 2024, la même étude va démarrer aux États-Unis, ce qui permettra aux deux équipes médicales de confronter leurs résultats.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

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