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Les biothérapies "ciblées" ouvrent de nouveaux espoirs contre les cancers les plus graves

Les biothérapies dites "ciblées" qui visent les cellules cancéreuses sans toucher les cellules saines, s'avèrent prometteuses pour des cancers rares et difficiles à soigner, et sont déjà efficaces pour des cancers plus courants, ont relaté des cancérologues réunis en floride pour les 40e rencontres de l'Association américaine d'oncologie clinique, qui rassemble les meilleurs spécialistes au monde dans la lutte contre le cancer."Des thérapies hautement ciblées, plus spécifiques et moins toxiques que la chimiothérapie habituelle, peuvent augmenter la durée de survie et ralentir la progression de cancers de type rare et agressif", a expliqué le Dr Roy Herbst, du Anderson Cancer Center à Houston (Texas). Pour lui, ces pistes de recherche "pourraient s'appliquer à des cancers plus courants qui utilisent des méthodes identiques pour envahir (l'organisme) et former des métastases", a-t-il ajouté. Parmi ces médicaments au stade expérimental, une substance pour l'instant appelée SU11248 s'est montrée très efficace contre le cancer du rein. Sur 63 patients participant à l'essai, 15 malades ont répondu favorablement au médicament et après six mois d'observation, le cancer n'avait plus progressé chez 14 d'entre-eux. "Au cours des 15 dernières années, j'ai mené de nombreuses études sur le cancer du rein mais aucune n'a montré ce degré d'activité", s'est enthousiasmé le Dr Robert Motzer, qui a dirigé l'essai. "C'est un médicament très prometteur", a-t-il poursuivi car "cette maladie est considérée comme le cancer imbattable, qui résiste à toutes les chimiothérapies". Le médicament fait partie d'une nouvelle génération de substances qui prennent pour cible les cellules promouvant la croissance des cellules cancéreuses, en l'occurence une enzyme appelée tyrosine kinase qui joue un rôle dans le développement des vaisseaux sanguins irriguant la tumeur. D'autres travaux ont montré l'efficacité de ce médicament expérimental contre les tumeurs stromales gastro-intestinales, en les réduisant ou en ralentissant leur progression. Une pilule de SU11248, produite par le groupe américain Pfizer, a été donnée à 48 patients devenus résistants au traitement classique. Vingt-six ont répondu positivement et ont vu la progression du cancer arrêtée pendant six mois ou davantage. Par ailleurs, la combinaison de deux médicaments ciblés déjà sur le marché s'est montrée efficace contre un autre cancer du rein, particulièrement difficile à traiter, le carcinome à cellules rénales métastatiques. Les médicaments bevacizumab (Avastin) et erlotinib (Tarceva), deux médicaments produits par le laboratoire américain Genentech, ont été donnés à 40 malades dont 71% ont vu la progression de leur maladie stoppée pendant les six premiers mois de l'étude. "Ces résultats préliminaires sont prometteurs. S'ils sont vérifiés dans un essai de plus grande ampleur, cela pourrait devenir le premier traitement efficace et bien toléré pour ce groupe de patients", a estimé le Dr John Hainsworth, du Sarah Cannon Cancer Center à Nashville (Tennessee) qui a dirigé l'étude. L'erlotinib a déjà fait parler de lui durant le congrès annuel de l'Asco (American Society of Clinical Oncology) organisé jusqu'à mardi à la Nouvelle Orléans (Louisiane) avec d'excellents résultats dans la lutte contre le cancer du poumon ne répondant pas aux traitements habituels.

ASCO : http://www.nci.nih.gov/asco2004/highlights#Saturday,+June+5

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