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Les biopuces se font tirer le portrait

L'avenir du diagnostic génétique réside peut-être dans la photographie. Des chercheurs américains proposent une technique de développement argentique des biopuces, à la manière d'une pellicule. Ces composants sont utilisés pour détecter des virus, des gènes mutés et, pourquoi pas, des organismes génétiquement modifiés. Là où la recherche d'un seul fragment d'ADN dans un échantillon prélevé sur un malade nécessite de lourdes manipulations, le regroupement de milliers de sondes dans une puce de de silicium permet de détecter des milliers de gènes en un temps record . Si la fabrication de ces puces semble maîtrisée, les chercheurs butent encore sur des difficultés pour lire les résultats. La méthode la plus répandue s'appuie sur l'utilisation de marqueurs fluorescents, des molécules qui sont fixées à l'ADN échantillon. En éclairant la puce, les zones où cet ADN s'est fixé s'illuminent et permettent de savoir quel gène se trouvait dans les cellules du patient. Mais la sensibilité reste insuffisante, et il faut faire subir aux échantillons une réaction chimique, la PCR, pour augmenter leur concentration en ADN. Une procédure fastidieuse que veut supprimer l'équipe de Chad Mirkin ( Université de l' Illinois), sans modifier les principes de fabrication des biopuces. Les chercheurs remplacent les marqueurs fluorescents par de minuscules particules d'or. Déversées sur la puce après avoir mis en contact son ADN et celui de l'échantillon, elles se fixent uniquement là où les deux se sont assemblés. En principe, l'or seul suffirait à repérer les endroits où s'est produit la réaction : ils prennent une légère teinte rose. Mais la sensibilité est alors si faible qu'il faut un microscope électronique pour lire les résultats. D'où l'idée d'amplifier la couleur par un traitement chimique. Comme l'or et l'argent font bon ménage, l'équipe de Mirkin révèle les puces à l'aide d'un bain argentique qui dépose de grandes quantités du métal sur les particules d'or. Un plaquage qui augmente cent mille fois la sensibilité du système. La puce peut alors être lue à l'aide d'un banal scanner d'images. La sensibilité est cent fois meilleure que la lecture par fluorescence. «Notre méthode permet de détecter la présence de seulement 60 molécules d'ADN dans un échantillon de 5 microlitres», explique Chad Mirkin. «Plus une zone de la puce a fixé de particules d'or et plus elle est sombre. La concentration se déduit de la mesure de l'intensité de gris.» De plus, cette méthode évite d'annoncer de faux positifs lors de tests de diagnostic médical: la bonne résistance à la chaleur des liaisons chimiques obtenues par le procédé permet de chauffer la puce, de façon à éliminer les gènes qui se seraient fixés à la mauvaise place.

Libération :

http://www.liberation.com/quotidien/semaine/20000914jeuzb.html

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