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Beyond Aero parie sur l'avion à hydrogène

La start-up toulousaine, Beyond Aero installée sur l'ancienne base aérienne de Toulouse-Francazal, espère mettre au point un appareil à propulsion hydrogène, sans émission de CO2, avant la fin de la décennie. Créée il y a 18 mois par trois ingénieurs de l'ISAE-Supaero, HEC et Polytechnique, la jeune pousse travaille sur un appareil de six à dix places, propulsé par une pile à combustible hydrogène. « Nous sommes convaincus que ce qui s'est passé dans l'automobile avec Tesla, et dans le spatial avec SpaceX va arriver sur le secteur aéronautique », explique Eloa Guillotin, cofondatrice et présidente de la société. « Et cette rupture, c'est l'hydrogène qui va l'apporter ».

Le diagnostic de Beyond Aero est le suivant : les nombreux projets actuels d'avions électriques n'affichent qu'une portée de quelques centaines de kilomètres, du fait des capacités limitées des batteries lithium-ion. Seul l'hydrogène permet de faire sauter ce verrou, et d'atteindre un rayon d'action continental, estime la start-up. « Nous visons un rayon d'action de plus de 1.000 miles nautiques (1.850 km), soit trois à quatre fois plus que la plupart des projets concurrents », indique Eloa Guillotin. De quoi relier Paris à Berlin, Londres à Varsovie, ou Milan à Barcelone. Beyond Aero envisage notamment des liaisons sur des routes très demandées, comme Paris-Londres ou Nice-Genève, avec des cabines en aménagement affaires de 6 à 10 sièges.

Beyond Aero peut s'appuyer sur des moyens conséquents pour une start-up si jeune. Entre sa première levée de fonds, auprès de business angels, et les subventions de la région Occitanie et de Bpifrance, elle dispose déjà de trois millions d'euros. La société a déjà recruté une dizaine de salariés, dont des anciens d'Airbus et de Lilium, la pépite allemande des taxis volants. Elle s'est aussi offert un conseiller de luxe en la personne de l'ancien patron d'Air France Bernard Attali. La prochaine étape du développement sera de tester, dès l'été 2022, un démonstrateur baptisé Blériot. Ce dernier sera un ULM de conception française, le G1, modifié pour y installer une pile à combustible et un moteur électrique. Ce démonstrateur ouvrira la voie vers un avion plus grand, dont le développement sera financé par une nouvelle levée de fonds de plusieurs dizaines de millions d'euros, que Beyond Aero espère boucler dès 2022.

La start-up toulousaine n'est évidemment pas seule sur le créneau de l'hydrogène. Si l'on exclut Airbus, qui travaille sur des projets d’appareils beaucoup plus gros, le favori du segment est indéniablement l'américain ZeroAvia, soutenu par Bill Gates, Jeff Bezos et British Airways. Ce dernier vise de premiers vols commerciaux de son avion hydrogène dès 2024, entre Rotterdam et Londres. Mais le concept du rival californien est basé sur le "retrofit" d'avions thermiques, en clair l'installation d'une motorisation hydrogène sur des avions classiques (Piper M, Dornier 228). Beyond Aero, lui, développe son appareil de zéro. « Nous avons fait le choix de partir d'une feuille blanche pour optimiser le design de l'avion autour de la motorisation hydrogène », explique Eloa Guillotin.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

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