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Banyuls : un robot pour chasser les herbes dans les vignes

La vigne dans le terroir de Banyuls et Collioure relève sans nul doute de ce que les Espagnols appellent joliment la « viticulture héroïque ». Parce que les sols sont plus secs qu’un coup de trique. Parce que les cailloux sont légion, que l’herbe est une concurrence féroce et que la pente rend toute mécanisation, entendez l’emploi du tracteur, le plus souvent impossible. Ajoutez à cela la difficulté de recruter des travailleurs saisonniers, celle, supplémentaire, de les loger dans les villages de la côte où la saison fait les prix…

« Franchement, je l’ai fait une fois, à la pioche, huit heures de rang, c’est un travail de romain », témoigne Lionel Lavail, directeur de la maison Cazes, qui a acquis le Clos de Paulilles en 2012. C’est pour ces raisons que l’entreprise, qui appartient au groupe languedocien Advini, a décidé d’investir dans un robot de travail du sol révolutionnaire. Sa mission, pour le moment : arracher l’herbe. La vendange "la plus faible de l'histoire" ? Dans le Roussillon, la sécheresse a rétréci la vigne. « Alors c’est vrai », poursuit Lionel Lavail, c’est cher à l’achat ce type d’engin, on n’est pas loin du prix d’un tracteur, autour de 30 000 euros, mais il faut mettre en face le retour sur investissement. Si on ajoute la main-d’œuvre qu’on ne parvient plus à recruter, l’efficacité, la vitesse de travail, c’est dix fois plus rapide que la main humaine… Pour nous, avec les surfaces que nous avons à désherber, c’est amorti sur un ou deux ans, au maximum », analyse-t-il.

Et puis il y a la suppression de la pénibilité de ce travail de galérien. « Dans une logique de responsabilité sociale des entreprises, c’est un facteur qui pèse aussi lourdement », ajoute Lionel Lavail. « Nos salariés sont formés à conduire un engin radioguidé, pas à manier une pioche. Ils veulent tous le faire. Nous vivons la même chose sur nos vignobles de Rivesaltes avec le tracteur électrique ».

Utilisé depuis quelques mois, sur un printemps lors duquel l’herbe n’a pas poussé faute de pluie, le nouveau robot a fait ses preuves et les équipes techniques de la Maison Cazes planchent maintenant sur des adaptations pour aller au-delà du simple désherbage. Pour pouvoir l’utiliser, en adaptant un pulvérisateur, pour les traitements de la vigne par exemple, qui même si elles sont bios, réclament des soins.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Le Parisien

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