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Une bactérie vivant dans le sol s'attaque au mélanome

Selon des recherches menées par des biologistes de l'Université d'État de l'Oregon, une espèce de bactérie présente dans le sol produit des molécules qui provoquent la mort dans les cellules cancéreuses du mélanome, un redoutable cancer de la peau qui touche 80 000 Américains par an et en tue 9 000 chaque année.

Cette étude dirigée par Sandra Loesgen et Terence Bradsha a montré que la bactérie Streptomyces bottropensis possède la particularité de produire une molécule, la mensacarcine, qui s'attaque très efficacement aux mitochondries des cellules de mélanome, privant ainsi celles-ci d'énergie, ce qui entraîne leur mort.

Les mitochondries sont considérées comme une cible potentielle dans les nouvelles thérapies anticancéreuses, car elles sont structurellement et fonctionnellement différentes des mitochondries des cellules normales.

"Nous avons établi que la mensacarcine possède une activité anticancéreuse puissante et sélective contre les cellules de mélanome", souligne Sandra Loesgen, qui ajoute, "Cette substance montre des effets anti-prolifératifs puissants dans toutes les lignées de cellules cancéreuses testées mais l'inhibition de la croissance cellulaire s'accompagne de la mort cellulaire seulement dans certaines de ces lignées cellulaires".

En utilisant une sonde fluorescente à mensacarcine, ces chercheurs ont pu montrer de manière formelle que cette substance agissait très rapidement et de manière spécifique en déréglant le fonctionnement des mitochondries des cellules du mélanome, provoquant la mort de ces cellules cancéreuses par apoptose.

"La cytométrie de flux a confirmé cet effet sur une grande population de cellules de mélanome apoptotiques, et l'électrophorèse monocellulaire a également indiqué que la mensacarcine provoquait une instabilité génétique caractéristique de l'apoptose précoce", précise Sandra Loesgen. Selon cette étude, le mode d'action unique de la mensacarcine ouvre une nouvelle voie de recherche thérapeutique très prometteuse dans le développement de nouveaux médicaments anticancéreux, et cela d'autant plus que la mensacarcine peut être obtenue en grande quantité à partir de son organisme producteur.

Sandra Loesgen souligne par ailleurs qu'une étude réalisée sur l'origine des nouveaux médicaments anticancéreux mis sur le marché depuis 30 ans aux Etats-Unis révèle que la moitié d'entre eux sont issus de substances naturelles, ce qui confirme l'importance de préserver et d'explorer la biodiversité de notre environnement.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Science Daily

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