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Une auto à vapeur fabriquée au Québec

Compromis entre la voiture traditionnelle et la voiture électrique, le véhicule hybride de Microvel est propulsé par deux moteurs électriques alimentés par 12 batteries à l'acide et au plomb. Celles-ci sont rechargées par une génératrice qui fonctionne au carburant. L'avantage ? Contrairement aux véhicules électriques, pas besoin de brancher la voiture pour faire le plein d'énergie. " La génératrice se met automatiquement en marche dès que la charge des batteries baisse à 45 %, explique Robert Ménard, pdg de Microvel Technologies et concepteur du véhicule. Même lorsque le véhicule roule, la génératrice arrive à recharger les batteries en 55 minutes. " Au départ, Robert Ménard pensait construire un véhicule tout électrique. C'était le rêve et le projet de retraite de ce responsable du marketing international chez IBM, ancien coureur automobile et physicien de formation. En 1987, le retraité met en branle le concept Microvel. Objectif : offrir un véhicule économique et peu polluant aux pays en voie de développement. Pourquoi ce marché ? " Parce qu'il faut un gros volume d'acheteurs pour rentabiliser une voiture qui coûte moins de 10 000 dollars, dit-il. Et ces pays offrent un tel volume. " Mais en 1995, alors qu'il sonde le marché en Inde, il s'aperçoit qu'il doit réviser ses plans. Le véhicule électrique n'a aucun avenir là-bas : pour le recharger lorsque les batteries sont à plat, il faut de l'électricité, une ressource plutôt rare dans la plupart des pays en voie de développement. Il retourne donc à sa table à dessin pour concevoir un véhicule hybride qui tient compte des besoins et des contraintes de ces pays. La pièce maîtresse du véhicule ? Une génératrice... à vapeur, puissante et peu polluante. En prime, elle pourra fournir de l'électricité pour la maison ! " Dans une automobile traditionnelle, la méthode de combustion engendre une perte de près de 80 % du carburant, ce qui génère de la pollution, dit Robert Ménard. Notre génératrice est une turbine à vapeur. Avec une tasse d'eau, on obtient suffisamment de vapeur pour produire une puissance électrique de 25 000 watts, et le combustible est brûlé à 100 %. En comparaison, une génératrice à 2 cylindres, qui pue et fait du bruit, ne donne que 7 000 watts. " Le plus remarquable, c'est sa faible consommation de carburant. " Le tandem génératrice-batteries permet de consommer deux fois moins d'essence par rapport aux véhicules actuellement sur le marché, indique Robert Ménard. Avec 20 litres d'essence, on parcourt 800 kilomètres, ce qui implique que notre voiture consomme à peine 2,5 litres par 100 kilomètres. " Une excellente performance quand on considère que les plus économiques de nos autos ont besoin d'environ 5,5 litres par 100 kilomètres. . Il fallait également être en mesure d'offrir un véhicule léger, nécessitant peu d'entretien et économique. " Tout a été conçu pour éliminer l'entretien au maximum, dit Robert Ménard. Même la suspension ne bouge à peu près pas, sauf au niveau de deux roulements à bille huilés à vie. Le véhicule aura une durée de vie de 10 ans. Au bout de 5 ans, il faudra seulement vérifier les moteurs, les freins et le brûleur de la génératrice pour rouler un autre 5 ans. " Simple et économique, la nouvelle voiture du peuple prétend aussi être non polluante, un avantage marquant pour des pays où les problèmes de pollution sont importants.

(Quebec-sciences/22:10/98)

http://www.quebecscience.qc.ca/Cyber/0.0/0_0_0.asp

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