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ATM : une technologie en plein essor

Né dans les laboratoires du CNET (le centre de recherche de France Télécom) au milieu des années 80, l'ATM avait pour ambition initiale de créer une nouvelle famille de produits de commutation capable de gérer en même temps le trafic de la voix, des données et de la vidéo sur des réseaux à hauts débits en affectant des priorités différentes. Alcatel, qui était associé dès le départ aux travaux du CNET, a cru à cette technologie. Mais le marché n'a jamais décollé. Jusqu'au milieu des années 90, les entreprises européennes qui représentaient les cibles des opérateurs clients d'Alcatel, ne ressentaient pas le besoin d'acheter un tel service, compte tenu de son prix très élevé. Le premier marché de l'ATM, qui devait naître de la demande des entreprises, est resté confidentiel. Depuis, la généralisation de l'Internet a totalement changé la donne. Désormais, les entreprises rêvent de hauts débits et veulent toutes relier entre eux leurs différents sites. Il faut que tous les ordinateurs puissent communiquer en temps réel. Autrefois gadget inutile, l'ATM devient un " must ". Mais plus que dans les entreprises (qui ont voté pour d'autres technologies comme l'Internet et l'Ethernet), c'est au coeur du réseau des opérateurs que l'ATM est en train de s'imposer. Car l'ATM, porté en coeur de réseau, a une vertu particulièrement intéressante pour les opérateurs. Tout en étant compatible avec l'Internet, cette technologie permet de garantir une qualité de service. L'ATM combine haut débit et service garanti. Dans les communications classiques, on établit une communication permanente entre deux points (on réserve de la bande passante). Dans l'Internet, on transporte l'information sous forme de paquets mais on ne peut pas réserver sa " route ". C'est ce qui fait l'économie du système. L'ATM marie " route réservée " et transport sous forme de paquets. Les tuyaux sont donc remplis de manière plus efficace mais l'information ne risque pas de se perdre en route, comme c'est souvent le cas sur Internet. Cette performance permet aux opérateurs de vendre des services à valeur ajoutée et donc de générer du chiffre d'affaires. Toute la question est maintenant de savoir si, demain, la technologie Internet, beaucoup moins onéreuse, ne pourra pas faire l'économie de l'ATM qui consomme de la bande passante pour garantir la qualité de service. Certains (comme Cisco) estiment que la qualité de service pourra être garantie sur des réseaux purement IP (Internet Protocol). L'ATM ne serait dans ce cas qu'une technologie de transition. " Incontestablement, le marché est aujourd'hui porteur pour l'ATM. Mais dans les quatre à six années qui viennent, l'IP aura atteint des niveaux de qualité qui permettront de proposer une garantie de service ", prédit Tal Liani. S'il veut s'imposer durablement, Alcatel va donc devoir continuer d'investir dans l'ATM tout en redoublant d'efforts dans l'IP.

Les Echos : http://www.lesechos.fr/hightech/index.html

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