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Un appareil pour "resynchroniser" le coeur des insuffisants cardiaques graves

Sous le manteau, un dispositif électrique mis au point en France pour "resynchroniser" le coeur des personnes souffrant d'insuffisance cardiaque et réfractaires aux traitements médicamenteux fait un tabac dans ce pays, avant même d'avoir obtenu une autorisation de mise sur le marché officielle. "En tout, environ 700 personnes ont bénéficié de cet appareil dans le cadre des études menées en France et aux Etats-Unis, mais environ 1.500 exemplaires supplémentaires ont été implantés l'an dernier dans les hôpitaux publics français", a raconté jeudi à l'AFP le Pr Jean-Claude Daubert, à l'occasion des XIIèmes journées européennes de la société française de cardiologie (SFC) qui se tiennent à Paris jusqu'au 19 janvier. Chef du service de cardiologie à l'Hôpital de Rennes, le Pr Daubert est à l'origine de la conception de ce "resynchronisateur" que le Pr Jean-Paul Fauchier, président de la SFC, a qualifié de "réel espoir pour les patients". Selon le Pr Daubert, dans les hôpitaux publics, ces appareils seraient commandés en gros sous l'appelation de stimulateurs cardiaques. En Italie et en Allemagne, ils connaîtraient aussi un succès certain, selon le cardiologue. Le prix de ces "resynchronisateurs" pourrait varier de 6.000 à 23.000 euros. Mais ils auraient l'avantage de faire aussi office de défibrillateurs, des équipements valant plus de 18.000 euros. Plus de 500.000 personnes souffrent, en France, d'insuffisance cardiaque et environ 120.000 nouveaux cas sont découverts chaque année. Selon les spécialistes, environ 10 % de ces malades, pour lesquels les médicaments sont inopérants, pourraient bénéficier de la pose d'un resynchronisateur. Chez ces malades, la défaillance de la pompe cardiaque est aggravée par une contraction anarchique : du fait d'anomalies de la propagation électrique à l'intérieur du ventricule, ses différentes parois ne se contractent plus simultanément comme elles le devraient, mais en ordre dispersé. Placé sous la peau et relié à trois électrodes - un sur le ventricule gauche, un dans le ventricule droit et un dans l'oreillette - le désynchronisateur détecte les anomalies et les corrige en envoyant des impulsions électriques. Idéalement, la greffe de coeur serait la meilleure solution. Mais l'accès à cette option est des plus restreint : le nombre des transplantations cardiaques a diminué de moitié en dix ans, de 640 en 1990 à tout juste 320 l'an dernier. Quant au coeur artificiel totalement autonome, "il reste encore un mythe, et le recours au coeur artificiel partiellement implantable connaît un frein financier important puisque son prix est d'environ un million de francs" (plus de 150.000 euros), a précisé le Pr Daubert. Déjà, deux études ont mis en évidence l'intérêt du resynchronisateur : l'étude française "Mustic" montre que cette stimulation améliore "très significativement" la tolérance à l'effort et la qualité de vie de patients et divise par sept le nombre de leurs hospitalisations. Des résultats confirmés par une étude américaine, "Miracle", portant sur 580 patients. Deux autres études sont en cours pour voir si les "désynchronisateurs" font baisser la mortalité, comme les cardiologues l'espèrent. "Il reste à souhaiter que le développement de cet appareil ne connaisse pas en France les mêmes embûches que celles qu'à du affronter le défibrillateur automatique implantable dont il ne se pose toujours que 1.200 exemplaires par an", selon le président de la Société française de cardiologie.

AFP : http://fr.news.yahoo.com/020117/202/2frua.html

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