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Alzheimer : la solitude multiplie le risque par deux

Pour prévenir la maladie d'Alzheimer, on connaissait déjà l'intérêt de l'activité intellectuelle et de l'exercice physique et l'impact de la prévention des atteintes vasculaires cérébrales pour réduire le risque. Cette fois, des chercheurs américains mettent en avant une autre voie de prévention, en publiant dans la revue Archives of General Psychiatry les résultats d'une enquête suggérant que la lutte contre la solitude des personnes âgées pourrait être une arme contre cette maladie, en plus de leur offrir une fin de vie sans doute plus heureuse.

Le travail de l'équipe de l'université Rush de Chicago a été mené en examinant pendant quatre années 823 personnes de 80 ans en moyenne, volontaires pour participer à une grande étude sur le vieillissement, ne présentant au départ aucun trouble neurologique et acceptant de faire don de leur cerveau après leur décès pour qu'il soit examiné. Pendant les quatre années de l'enquête, sur les 823 personnes sélectionnées au départ, 76 ont développé une démence de type Alzheimer et 90 décès de toutes causes ont été observés.

En analysant le risque de souffrir d'une démence en fonction du sentiment de solitude, les auteurs de l'étude ont pu mettre en évidence le fait que les personnes âgées souffrant le plus de solitude (avec un score de 3,2 lors du premier test au début de l'enquête) avaient deux fois plus de risque de plonger dans la maladie d'Alzheimer que celles se plaignant le moins d'être seules (score de 1,3).

La solitude est-elle la cause ou la conséquence de la maladie d'Alzheimer ? Pour répondre, les chercheurs se sont penchés sur les résultats de l'examen du cerveau pour les 90 personnes âgées décédées au cours des quatre ans qu'a duré la surveillance. Les résultats de ces autopsies prouvent que le cerveau des personnes décédées et se plaignant particulièrement de solitude ne présentait aucune des lésions typiques de la maladie d'Alzheimer (plaques amyloïdes, neurofibrilles...).

C'est bien le sentiment de solitude qui conduirait à la démence et non l'inverse. « Le sentiment de solitude est associé à un déclin des fonctions intellectuelles et au développement d'une démence, selon des mécanismes physiopathologiques propres différents de ceux de la maladie d'Alzheimer », concluent les auteurs. Désormais le sentiment de solitude doit donc être considéré comme un facteur de risque propre, ce qui devrait inciter à une expression plus forte des différentes formes de solidarité avec les personnes âgées.

AGP

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