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Alcoolisme et tabagisme : une nocivité équivalente pour le cerveau

L'alcoolisme est communément associé au tabagisme et leurs agents nocifs, l'alcool et la nicotine, agissent dans la même région du cerveau. Une étude vient de montrer que le tabagisme module l'expression de quatre gènes au niveau du cortex préfrontal. La nicotine et l'alcool sont des drogues addictives et agissent au niveau du système mésocorticolimbique (MDS). Ce système est riche en neurotransmetteur dopamine, considérée comme apportant le bien être à l'individu.

L'alcool et la nicotine modifient l'équilibre du MDS en augmentant les niveaux de dopamine par une action directe et/ou une action indirecte. Les effets sont ressentis sur les centres nerveux dépendant des niveaux de dopamines. Ainsi des émotions telles que le désir, l'envie, le plaisir, le contrôle de soi, la peur et la prise de décision sont affectées. Les changements moléculaires qui interviennent sur le corps et sur le cerveau sont importants pour mieux comprendre la gravité de l'addiction. Des chercheurs de l'Université de Brisbane, ont donc examiné les changements de l'expression des gènes dans des cas addictifs. En effet, les comportements impulsifs, les niveaux de tolérance, affectés par les niveaux de dopamine, sont des témoins du niveau de l'addiction. Elucider ces modifications physiologiques et moléculaires pourrait permettre de comprendre pourquoi il est difficile pour un individu d'arrêter l'alcool ou le tabac malgré la connaissance des conséquences néfastes.

Ces chercheurs ont réalisé leurs expériences sur des cerveaux de personnes décédées. Les trente cerveaux utilisés ont été classés en quatre catégories : non fumeur et non alcoolique, non fumeur et alcoolique, fumeur et non alcoolique, fumeur et alcoolique.

L'expression de 4 ARNm, révélateurs de l'expression des gènes, a été mesurée. Les gènes ont été choisis selon une étude antérieure les caractérisant comme potentiellement modifiés lors de comportements alcooliques. Les résultats montrent que le tabagisme aurait des effets moins nocifs (bien qu'importants) que l'alcoolisme sur le cortex préfrontal mais que les cibles sont les mêmes. De plus, la combinaison de ces deux addictions potentialise les effets à long terme sur le cerveau.

Cette étude devrait aider à la recherche de solutions thérapeutiques et pharmaceutiques susceptibles de diminuer ou de renverser les effets sur l'organisme, le but ultime étant d'aider les gens à arrêter de boire et de fumer.

SD

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