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Les agriculteurs déçus par les cultures transgéniques

Les cultures transgéniques ont connu un succès considérable en Amérique du Nord ces dernières années, mais cette mode touche peut-être à sa fin. C'est que les agriculteurs se rendent compte que le maïs et le soya résistants aux herbicides et aux parasites remplissent mal leurs promesses. Les coûts sont élevés et les bénéfices, marginaux. Et par-dessus le marché, les consommateurs ne veulent pas d'aliments modifiés génétiquement dans leur assiette. Ces cultures nouveau genre sont maintenant utilisées à grande échelle. L'été dernier, 36% du maïs et 44% du soya plantés aux Etats-Unis étaient transgéniques. En principe, leur utilisation devait permettre d'utiliser moins d'herbicides et d'insecticides. Mais en pratique, il faut en utiliser autant qu'avant. Selon une étude menée par le Département américain de l'agriculture, le maïs Bt, qui produit sa propre défense contre les insectes, requiert autant d'insecticides que le maïs conventionnel. Dans certaines régions, on consomme moins d'herbicide pour traiter le soya transgénique. Mais dans certaines autres, on en utilise plus. En général, les rendements des cultures transgéniques sont plus élevés, mais là encore, il y a beaucoup de variations. Pour le soya, la hausse atteint 25% dans les prairies, mais seulement 8% sur la côte est. Mais ces rendements élevés ne signifient pas grand chose, dans la mesure où les marchés se ferment et où les prix sont à la baisse. En Europe et au Japon, où il y a un véritable débat sur la question, les consommateurs rejettent les aliments transgéniques. Résultat : les ventes américaines de maïs en Europe, qui étaient de 70 millions de boisseaux en 1997, ont plongé à 3 millions de boisseaux en 1998. Et les agriculteurs obtiennent des prix de plus en plus dérisoires pour leurs cultures invendables. Autre problème : la contamination. Le pollen des plantes transgéniques se promène allègrement d'un champ à l'autre. Les semences de plantes conventionnelles fertilisées de la sorte deviennent transgéniques. Il est arrivé que des agriculteurs biologiques, qui n'avaient jamais planté de cultures modifiées, voient leurs récoltes bloquées aux frontières parce qu'elle contenaient des gènes indésirables. On prévoit qu'il y aura bientôt des pluies de procès intentés par des fermiers frustrés à l'endroit des voisins qui les ont contaminés. Devant toutes ces difficultés imprévues, de nombreux agriculteurs américains se demandent s'ils n'ont pas adopté trop vite cette technologie. Et si, finalement, ce n'étaient pas les Européens " trop difficiles " qui avaient raison. Surtout que les entreprises qui ont développé à grand frais ces nouvelles plantes augmentent peu à peu le prix de leurs semences. La scène est en place pour une débâcle commerciale des cultures transgéniques.

Cybersciences:14/07/99 : http://www.cybersciences.com/Cyber/0.0/0_0_0.asp

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