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Le vivant classé par un code-barres

Les biologistes se lancent dans la réalisation d'un catalogue génétique de toutes les espèces de la terre ! La première conférence internationale sur le «code-barres de la vie» (DNA-barcode) s'est tenue au Muséum d'histoire naturelle de Londres début février. Ce projet devrait permettre une identification rapide des espèces en mettant à disposition une base de données géante. Cette base sera réalisée à partir du même gène pour toutes les espèces animales. Le programme a été créé par un consortium international de muséums. Une association caritative américaine, l'Alfred P. Sloan Foundation de New York, le sponsorise à la hauteur de 670 000 dollars. Cet argent est destiné à l'identification et au regroupement d'information sur les espèces vivantes dans le cadre de projets impliqués dans la génomique environnementale, la biomédecine et la protection des espèces menacées. En réalité, cet argent permet tout juste la coordination du projet par un secrétariat et l'organisation de réunions.

Le financement des recherches est laissé aux fonds habituels de chaque pays. La viabilité du projet repose sur le choix du gène. La séquence du gène idéal ne doit pas varier au niveau intraspécifique et doit être suffisamment différente d'une espèce à l'autre pour toutes les discriminer. A l'heure actuelle aucun gène universel présentant ces caractéristiques n'a été trouvé. Pourtant travailler sur un seul gène présente de nombreux avantages. Tout d'abord, les outils permettant de le localiser et de l'extraire seront préparés à grande échelle et à moindre coût. De plus, les séquences pourront être facilement alignées et donc comparées entre les différentes espèces. Ces informations apporteront des éléments sur l'étude de l'évolution. Le gène choisi pour caractériser les animaux est un gène mitochondrial avec une séquence d'ADN (acide désoxyribonucléique) courte. Malheureusement les exceptions sont nombreuses. Le taux de mutations de ce gène est trop variable chez les hyménoptères et pas assez chez les coraux et les plantes. Dans le futur, une base de données pour les plantes sera créée à partir d'un autre gène. Les spécimens utilisés pour constituer cette librairie proviendront essentiellement des trois plus grands muséums du monde, ceux de Washington, Londres et Paris.

Avec approximativement 1,7 million d'espèces nommées et entre 10 à 15 millions restant à décrire, c'est un vrai travail de fourmis qui s'annonce. Toutes les espèces non référencées pourront être intégrées rapidement puis décrites, à l'ancienne, par les taxonomistes, le premier point d'entrée d'une espèce dans la biologie. Certes il existe déjà des séquences disponibles sur Internet pour certaines espèces mais beaucoup de noms d'espèces associés s'avèrent faux. Voilà pourquoi les taxonomistes seront chargés de créer cette base de données et devront à la fois déterminer les espèces et faire les extractions d'ADN.

Figaro

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