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Un virus qui cible le cancer

La revue Nature a publié  les résultats d'une étude menée par des chercheurs de l'Institut de recherche de l'Hôpital d'Ottawa (IRHO), de l'Université d'Ottawa, de la firme Jennerex et d'autres partenaires. Les premiers essais sur des humains montrent que le virus JX-594 peut infecter des cellules cancéreuses et se propager aux autres cellules atteintes, sans toucher aux tissus sains. « C'est vraiment une avancée importante, et tous les gens qui ont participé à cette étude le croient fortement », confie le Docteur Jean-Simon Diallo, chercheur postdoctoral senior impliqué dans le projet.

En étant administré par intraveineuse, le virus JX-594 peut atteindre des cellules cancéreuses, peu importe leur localisation dans le corps du patient, ce qui était auparavant impossible. « Pour des gens qui ont des métastases, on peut atteindre ces métastases-là sans injecter directement dans la tumeur », explique le Docteur Diallo. Y-a-t-il, grâce à cette découverte, des espoirs de survie pour des patients qui autrement seraient condamnés ? « Absolument », croit le Docteur Diallo.

Les premiers essais ont été réalisés sur 23 patients, dont sept de l'Hôpital d'Ottawa. Leur cancer était à un stade avancé, s'était propagé à plusieurs organes et ne répondait pas aux traitements conventionnels. Pour sept des huit patients ayant reçu les plus fortes concentrations du virus, celui-ci s'est reproduit dans les tumeurs, sans toucher aux tissus sains. Pour six de ces huit mêmes patients, « les tumeurs avaient rétréci ou s'étaient stabilisées », souligne l'IRHO. Les effets secondaires ont été limités à des symptômes grippaux légers ou modérés pendant moins de 24 heures.

Scientifique principal à l'IRHO, le Docteur John Bell et son équipe effectuent des recherches sur des virus oncolytiques depuis plus de dix ans. Pour le Docteur Diallo, c'est une fierté de s'être joint à ces chercheurs. « Je suis à la fin de mes études postdoctorales, j'ai commencé à travailler sur ce projet-là il y a quatre ans, et j'ai développé la méthode de détection du virus dans les échantillons des patients, explique-t-il. Je suis heureux que ce soit grâce à ce protocole qu'on ait pu détecter le virus dans les tissus des patients. »

Cette première phase avait comme principal objectif d'évaluer la sécurité du virus et l'impact de l'administration par voie intraveineuse. Créé à partir d'une souche du virus de la vaccine (utilisé contre la variole), JX-594 doit maintenant faire l'objet de nouvelles phases d'étude, pour tester le virus sur un plus grand nombre de patients. Il est difficile, pour l'instant, de prédire à quel moment un véritable traitement pourrait être conçu grâce au JX-594, si les résultats des prochains essais sont concluants. « Pour l'instant, c'est encore relativement préliminaire, [...] mais si on se base sur les résultats qu'on a, je dirais que ça pourrait devenir réalité d'ici cinq ans », a mentionné le Docteur Diallo.

Cyberpresse

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