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Vers un monde sans fil

La petite puce du système Bluetooth, commercialisée avant la fin de l'année, devrait bouleverser notre quotidien. Oubliée la dizaine de câbles, austères spaghettis, aussi difficiles à démêler que l'écheveau d'une pelote. Disparus les différents types de ports de connexion, talon d'Achille de l'informatique. N'importe quel périphérique - clavier, imprimante, moniteur, scanner, photocopieur, appareil photo ou caméra numérique, etc. - sera branché sans lien physique à l'ordinateur grâce à la magie des micro-ondes. Sans fil à la patte, le travail en réseau prendra aussi une nouvelle dimension. Mais Bluetooth ne se cantonne pas à l'univers informatique. Il fait aussi cravacher les cadors des télécommunications - Nokia, Ericsson et consorts - unis dans un même élan pour nous rendre plus nomades. Déjà joignable à tout moment, chacun pourra désormais laisser son portable au fond de sa mallette et répondre à un appel grâce à une oreillette indépendante. Ou, via Internet, recevoir sur ce même téléphone des e-mails qui transiteront directement sur un agenda électronique de type Palm. Après le bureau et le mouvement, cette technologie sans fil pourrait révolutionner la maison, faisant de la domotique une réalité: des appareils ménagers fonctionnant en réseau et se gérant automatiquement. En toute indépendance, le réfrigérateur dans la cuisine papotera avec l'ordinateur pour commander en ligne une plaquette de beurre. Côté salon, la chaîne hi-fi enregistrera les différentes versions de Rhapsody in Blue, de Gershwin, diffusées à la radio. Et, selon l'ensoleillement, les volets des chambres monteront ou descendront pour garantir une même température. D'un point de vue technologique, la puce - pas plus grosse que celle d'une carte de crédit - fonctionne sur des fréquences de 2,4 GHz (gigaherz) et peut relier jusqu'à huit appareils différents au sein d'un «picoréseau». Concrètement, dans ce petit espace improvisé, l'un d'eux prend le pouvoir et instaure avec ses congénères un rapport de maître à esclave. Comme un téléphone «wapisé» (relié à Internet) qui diffuserait dans une même pièce des e-mails ou des pages Web à sept ordinateurs portables. Aujourd'hui, dans le monde du sans-fil, la technologie par ondes radio n'a plus que l'infrarouge comme concurrent. «Peu à peu, nous nous sommes concentrés sur Bluetooth, reconnaît Jarvis Tou, directeur du centre Wireless d'Intel à San Diego

L'Express :

[http://www.lexpress.fr/Express/Info/Sciences/Dossier/ssfil/dossier.asp?nom=monde">Californie]. Parce qu'il nous paraît clairement plus avantageux.» Moins coûteux en termes de fabrication (autour de 5 dollars la puce), il se révèle aussi peu gourmand en électricité - le handicap principal des appareils nomades reste l'autonomie des batteries. La sécurité des transactions (chiffrées), son débit élevé et son large champ de fonctionnement (multidirectionnel et jusqu'à 10 mètres) constituent les autres atouts qui devraient lui permettre de s'imposer. Presque tous les pays du monde, où la bande de fréquence de 2,4 GHz est libre, se disent prêts à accueillir le standard Bluetooth, à l'exception notable de l'Espagne, du Japon et... de la France. Dans les deux premiers, la législation devrait rapidement évoluer pour que cette fréquence, essentiellement occupée par les transmissions aéronautiques, soit libérée. Chez nous, c'est l'armée qui l'utilise. Mais aucun accord ne semble envisagé pour l'usage civil. Une position figée qui risque de faire passer la France à côté d'une véritable révolution technologique.

L'Express :

[http://www.lexpress.fr/Express/Info/Sciences/Dossier/ssfil/dossier.asp?nom=monde

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