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Vers l'identification des signatures cérébrales de la conscience au lit du malade

Les équipes de Lionel Naccache et de Stanislas Dehaene ont pu identifier certaines signatures cérébrales de l'état de conscience chez les patients victimes de lésions cérébrales sévères. Ces informations cliniques seront précieuses pour diagnostiquer l'état de conscience et évaluer le chances de récupération chez ces malades.

Comment savoir si ce malade est conscient du monde qui l'entoure et a fortiori de lui-même s'il ne communique pas ? Les équipes de Lionel Naccache (ICM, CHU Pitié-Salpêtrière, Université Paris 6) et de Stanislas Dehaene (NeuroSpin, Collège de France) travaillent depuis plusieurs années pour tenter de trouver de nouvelles réponses à cette question cruciale.

Ainsi, ils ont publié en 2009 un nouveau test consistant à mesurer les réponses cérébrales à différentes formes de nouveauté auditive en enregistrant au lit du malade l'activité électro-encéphalographique (EEG) à l'aide d'un casque d'électrodes. Au cours des années suivantes, leurs équipes ont pu valider la très grande spécificité de ce test chez de nombreux malades végétatifs, minimalement conscients ou conscients.

Cette fois, ils ont franchi une nouvelle étape grâce à l'analyse extensive de près de 200 enregistrements EEG de malades en état végétatif ou en état de conscience minimale. Pour chaque enregistrement, ils ont calculé une centaine de marqueurs EEG différents afin de déterminer lesquelles d'entre eux étaient les plus à même de prédire à la fois l'état clinique actuel des malades, mais également le pronostic de conscience dans les 6 semaines à venir. A l'issue de ce travail de grande échelle réalisé par Jacobo Sitt et Jean-Rémi King, certaines signatures cérébrales de l'état de conscience ont ainsi pu être identifiées et validées.

En concevant un algorithme capable de distinguer, sur la base de ces mesures EEG, les patients cliniquement en état végétatif de ceux en état de conscience dite minimale, les auteurs ont analysé les performances diagnostiques et pronostiques de leur algorithme. Avec cette nouvelle méthode, la majorité des malades cliniquement végétatifs sont identifiés comme tels mais d'autres malades également végétatifs sont diagnostiqués comme « minimalement conscients » par l'algorithme.

De manière surprenante, le pronostic de récupération d'un état de conscience chez ces malades en état végétatif identifiés comme minimalement conscients doublait par comparaison avec celui des malades végétatifs considérés également comme végétatifs par l'algorithme. Ces recherches confirment donc que les marqueurs EEG sélectionnés apportent des informations complémentaires aux informations cliniques pour diagnostiquer l'état de conscience et pour prédire la récupération de la conscience chez ces malades.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

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