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Des vaisseaux sanguins à base d’algue

Depuis une dizaine d'années, une équipe de l’INSERM effectue des recherches sur les polysaccharides contenus dans les algues et plus précisément sur la possibilité d'utiliser les étonnantes propriétés chimiques de ces structures moléculaires, à la fois malléables et compactes, pour créer des vaisseaux sanguins synthétiques.

Grâce à leur teneur en glucides (fructose, glucose), les polysaccharides présentent les mêmes caractéristiques que les artères, les veines et autres capillaires. Elastique, cette matière est alors capable de « s’étirer pour supporter les différences de pression engendrées par la tension artérielle », précise Didier Letourneur, directeur de l’unité 1148/INSERM « Laboratoire de Recherche Vasculaire Translationnelle », Université de Paris 13.

Pour prouver l’efficacité de cette technique, les chercheurs se sont exercés sur des rats aux vaisseaux obstrués. Lié à l’accumulation de mauvaises graisses, ce phénomène à l’origine de la formation de plaques d’athérome contre la paroi intérieure des vaisseaux empêche la bonne circulation du sang. L’idée : fabriquer de nouveaux vaisseaux en solubilisant les polysaccharides extraits de l’algue, disponibles sous forme de poudre, et les transformer en hydrogel pour ensuite procéder à une greffe. Grâce à leur porosité, les vaisseaux ont été colonisés par les propres cellules endothéliales des rongeurs qui, à terme, vont les remplacer.

Cette utilisation des algues vaut uniquement pour les petits vaisseaux, les plus propices à la thrombose (formation d’un caillot sanguin) du fait de leur faible diamètre. « Pour remplacer les gros vaisseaux, d’un diamètre supérieur à 6 mm, il existe déjà des solutions », précise Cédric Chauvierre,  physico-chimiste au laboratoire de recherche vasculaire translationnelle (équipe Bioingénierie, INSERM).

Reste que, si l'efficacité de ces vaisseaux à base d'algues est prouvée chez l’animal,  ils ne sont pas encore implantables chez l’homme car il faut s'assurer de leur biocompatibilité avec les tissus de l’organisme humain, un travail qui va prendre encore plusieurs années.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Inserm

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