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Vaccin thérapeutique contre le Sida : résultats encourageants

Les premiers résultats à long terme de l'essai de vaccin thérapeutique s'adressant à des séropositifs coordonné par l'Agence nationale française de recherche sur le sida (Anrs) sont "encourageants", selon le responsable de cette expérimentation, le professeur Yves Levy (France). "La stratégie des vaccins thérapeutiques destinés aux personnes déjà infectées par le virus du sida (VIH) a pour objectif d'essayer d'arrêter leur traitement antiviral", rappelle cet expert, responsable de cet "essai comparatif randomisé" (la répartition des personnes vaccinées ou non se faisant par tirage au sort) sur 70 patients.

Les résultats à long terme après un suivi de quinze mois, présentés à la 12e Conférence sur les rétrovirus et les infections opportunistes (Croi) de Boston (États-Unis), confirment la réduction de la durée de prise des antirétroviraux (ARV), médicaments spécifiquement dirigés contre le virus du sida. "Les patients ayant reçu la préparation vaccinale ont pu réduire leur période de traitement ARV d'environ 45 %", selon le Pr Levy, (hôpital Henri Mondor, région parisienne). "Le vaccin a été capable de les aider spontanément à contrôler leur multiplication virale" avec pour "bénéfice clinique des périodes prolongées d'arrêt de traitement", ajoute ce spécialiste.

"Les personnes vaccinées ont au total arrêté environ 180 jours" et "180 sur 400 jours, c'est considérable", relève l'expert. La différence est "significative" comparée aux patients (90 jours) n'ayant pas reçu la préparation vaccinale. Cette dernière consistant en 4 injections de deux préparations "ALVAC vCP1433 et LIPO-6T" associées à l'interleukine-2 (IL-2), substance connue pour faire remonter les lymphocytes CD4 dont le nombre s'effondre sous les attaques du VIH. "On a doublé le temps pendant lequel les sujets qui avaient reçu le vaccin n'ont pas eu à reprendre le traitement parce que leur charge virale (quantité de virus détectable dans le sang) est restée plus basse", a-t-il commenté.

Les premiers résultats de cet essai, présentés en 2003 à la CROI et récemment publiés, avaient montré, pour la première fois, qu'il était possible d'induire une réponse immunitaire spécifique dirigée contre le VIH et que celle-ci se traduisait par un meilleur contrôle de la réplication (multiplication) du virus, rappelle l'Anrs. "Ainsi, au terme de la première phase de l'essai, 25% des patients ayant reçu la préparation vaccinale avaient pu interrompre leur traitement antirétroviral pendant au moins trois mois par rapport à 5 % des patients ne l'ayant pas reçu", précise l'Anrs. Ces "résultats restent du domaine de la recherche" selon le Pr Yves Levy. Il s'agit d'"essayer maintenant d'amplifier ces résultats" a-t-il ajouté en soulignant également la nécessité d'essais à plus large échelle.

AFP

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