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Vaccin contre le paludisme : nouvelles avancées

Dans les zones où le paludisme sévit de façon endémique, les principales victimes sont les enfants âgés de moins de 3 ans. Les adultes, eux, acquièrent, au fil de leur existence, une immunité qui les protège contre le parasite.

Quant aux femmes enceintes, notamment pendant leur première grossesse, elles présentent de nouveau des manifestations graves pouvant entraîner la mort. Les parasites provoquent aussi des avortements spontanés, des accouchements prématurés ou des nouveau-nés ayant un poids de naissance trop faible, un lourd handicap dans des pays où la mortalité infantile est très élevée la première année. D'où l'intérêt des travaux menés par les chercheurs du CNRS et de l'Institut Pasteur qui viennent d'être publiés par l'Académie des sciences américaine.

Après la piqûre infectante d'un moustique, le parasite se multiplie dans le foie, puis va rejoindre la circulation sanguine pour envahir les hématies circulantes (globules rouges). Il va alors rapidement modifier la surface de l'hématie qui l'héberge en y incorporant différentes protéines. Ces dernières vont permettre au parasite à la fois d'échapper à la réponse immunitaire de l'hôte et d'adhérer à ses cellules. La sévérité du paludisme gestationnel a été associée à la capacité des hématies parasitées de se fixer à un sucre (la CSA), présent dans le placenta. Heureusement, après plusieurs grossesses, les femmes acquièrent des anticorps protecteurs qui bloquent cette adhésion.

Une des stratégies vaccinales envisagées pour lutter contre le paludisme gestationnel est de recréer cette immunité protectrice, en bloquant l'adhésion des hématies parasitées au placenta. De précédents travaux réalisés par l'équipe dirigée par Benoît Gamain, chercheur au CNRS, ont montré qu'une des protéines, appelée var2CSA, jouait un rôle important dans le paludisme gestationnel. Cette fois, ces chercheurs ont réussi à produire la protéine var2CSA dans sa globalité - afin de l'étudier - et à découvrir sa structure. Pour les chercheurs, ces résultats constituent une première étape dans la course à l'élaboration d'approches vaccinales ou thérapeutiques visant à protéger les femmes au cours de leurs premières grossesses ainsi que leurs foetus.

LP

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