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Un vaccin contre le cancer qui stimule l'ensemble du système immunitaire

Une équipe de chercheurs de l'Institut pour la Médecine Génétique de l'Université d'Hokkaido, menés par le professeur NISHIMURA, vient d'effectuer des premiers essais cliniques encourageants pour un vaccin peptidique artificiel contre le cancer au fonctionnement original. Les vaccins anti-cancer sont une des possibilités de traitement explorées actuellement par les chercheurs. Pour l'instant, le mode de fonctionnement de la plupart des vaccins à l'étude consiste en l'injection au patient d'un peptide caractéristique du cancer visé, ce qui entraîne l'activation de lymphocytes T cytotoxiques spécifiques de ce cancer. Ces derniers sont des cellules du système immunitaire capables de reconnaître les cellules cancéreuses et de les détruire.

L'originalité du vaccin mis au point par l'équipe du professeur NISHIMURA est qu'il stimule non seulement les lymphocytes T cytotoxiques mais aussi un autre type de cellules du système immunitaires, les lymphocytes T auxiliaires. Ces cellules n'attaquent pas directement les pathogènes ou les cellules cancéreuses qu'elles reconnaissent, mais stimulent l'activité des autres cellules immunitaires : lymphocytes T cytotoxiques mais aussi lymphocytes B producteurs d'anticorps. Pour stimuler les deux types de lymphocytes T, les chercheurs ont synthétisé un peptide artificiel qu'ils ont baptisé Helper/killer hybrid epitopelong peptide, ou H/K-HELP.

Les chercheurs ont ensuite effectué des premiers essais cliniques, qui se sont avérés plutôt concluants. Sur les six patients qui ont reçu le vaccin peptidique, quatre ont vu leur immunité contre le cancer augmenter : une augmentation des nombres de lymphocytes T cytotoxiques et de lymphocytes T auxiliaires spécifiques du cancer, ainsi que du nombre d'anticorps spécifiques, a été observée.

Deux cas, aux résultats relativement spectaculaires, sont détaillés par les chercheurs. Le premier est celui d'une femme atteinte d'un cancer du sein récurrent et métastasé, résistant à la chimiothérapie et à la radiothérapie. Selon les chercheurs, deux mois après l'administration du traitement, une tomodensitométrie (technique d'imagerie médicale) a révélé que les cellules cancéreuses avaient complètement disparu. Le second cas est celui d'un homme atteint d'un cancer du colon qui avait métastasé au niveau du poumon. Le traitement a permis de stopper temporairement la croissance des métastases. Enfin, les participants ne semblent pas avoir développé d'effets secondaires graves suite au traitement.

Ces résultats, qui auront besoin d'être confirmés par des études à plus grande échelle pour préciser l'efficacité, l'innocuité et les indications de ce traitement, représentent un pas important pour le développement de l'immunothérapie comme traitement contre le cancer.

BE

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