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Un univers sans commencement ni fin?

Le modèle du Big Bang, à titre d'explication pour la naissance de notre Univers, fait pratiquement consensus depuis 35 ans. Ce qui n'empêche pas les astronomes de continuer à lui chercher des poux... et à en trouver. Au point où une théorie bien à la mode chez les auteurs de science-fiction vient de resurgir: notre Univers, plutôt que d'être né avec ce Big Bang-ci, passerait depuis l'éternité à travers des cycles d'expansion et de contraction, contraction s'achevant chaque fois... dans un Big Bang qui donne naissance à un nouveau cycle. On l'a dit, pour les amateurs de science-fiction, et même pour les Hubert Reeves de ce monde, cette théorie n'a rien de nouveau. En fait, elle rôde depuis aussi longtemps que le Big Bang lui-même, mais au gré de l'évolution des connaissances en physique quantique, elle avait plutôt tendance à régresser. Deux astrophysiciens, Paul Steinhardt, de l'Université Princeton et Neil Turok, de l'Université Cambridge, viennent de la ramener à l'avant-scène. Au grand plaisir des... journalistes. Ca n'a rien d'innocent. Si cette théorie était en régression, ce n'était pas parce qu'elle était jugée invraisemblable. C'était, bien simplement, parce que rien, avec les connaissances dont nous disposons, ne permet d'imaginer ce qu'il y avait avant le big bang -à supposer qu'il y ait eu un "avant". Pas si vite, proposent nos deux vedettes de la semaine, en publiant un modèle mathématique inédit dans l'édition en ligne de la revue américaine Science. A leur rescousse: la théorie des cordes, comme les physiciens appellent ce vaste mais nébuleux ensemble qui tente d'expliquer le comportement des particules élémentaires par l'existence de dix dimensions (plutôt que les quatre auxquelles nous sommes habitués). Et, à l'inverse, le comportement du cosmos lui-même par des objets mathématiques appelés membranes. Venant aussi à leur rescousse: cette découverte d'il y a près de quatre ans, qui a bouleversé la cosmologie, en vertu de laquelle l'expansion de l'Univers semble être en accélération -alors qu'en toute logique, l'expansion de l'Univers devrait ralentir, après 14 milliards d'années, à la manière d'une pierre qui roule et qui finit par perdre son élan. "Le modèle standard est devenu trop encombré, a résumé pour les journalistes le Dr Steinhardt. D'abord, il y a eu le Big Bang, puis on y a greffé la théorie de l'inflation (qui décrit une expansion phénoménale pendant la première micro-fraction de seconde suivant le Big Bang), puis la matière sombre et maintenant (cette) accélération cosmique. Cela ressemble à une courtepointe." Il était temps de dépoussiérer tout cela. Avec un univers cyclique, disent-ils -il faut les croire sur parole, leur modèle mathématique inédit est composé de mathématiques qui sont elles-mêmes inédites!- l'inflation, la matière sombre et l'accélération cosmique deviennent des compagnons logiques de l'après-Big Bang. Comment, justement, déterminer s'ils ont raison ou s'il ne s'agit pas d'un autre fantasme d'astronomes? "L'histoire de la cosmologie est l'histoire de nous-mêmes en train de nous fourvoyer complètement", ironise un de leurs critiques, le cosmologue britannique Marcus Chown. "La cosmologie est la plus difficile des sciences: nous sommes là, assis sur une petite planète au milieu de cet immense univers, nous ne pouvons aller nulle part et ne pouvons faire aucune expérience -tout ce que nous pouvons faire, c'est de ramasser quelques grains de lumière qui nous tombent dessus et en déduire des choses sur la nature de l'Univers."

ASP :

http://www.sciencepresse.qc.ca/archives/2002/cap2904027.html

BBC :

http://news.bbc.co.uk/hi/english/sci/tech/newsid_1958000/1958342.stm

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