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Trop de télé à l'adolescence : obésité à l'âge adulte !

On savait déjà que l'excès de télévision pour les enfants entraînait une diminution des résultats scolaires, mais cette surconsommation serait également responsable d'une obésité accrue à l'âge adulte. Dix-huit heures par semaine, c'est le temps passé devant la télévision, au Royaume-Uni, par les enfants et les adolescents âgés de 4 à 15 ans, et, avec une durée de séjour hebdomadaire devant le petit écran estimée à 27 heures (données britanniques 1999), les adultes n'échappent pas à la consommation de télévision. Dans un contexte où la sédentarité et le manque d'activité physique sont fortement incriminés dans la progression considérable de l'obésité, ce temps passé devant la télévision, surtout quand l'habitude a débuté tôt, est au banc des accusés dans nombre d'études traitant d'obésité et de risque cardiovasculaire.

La télévision devenant une cible de prévention de l'obésité, des auteurs britanniques, se fondant sur les données de suivi depuis 1958 d'une vaste cohorte de naissance, la British Birth Cohort, ont cherché à préciser la relation entre fréquence d'installation devant le poste (cotée en « souvent », « parfois », « jamais ou quasi jamais ») à 11 et 16 ans et 23 ans, et modifications ultérieures de l'indice corporel (IMC) et du rapport tour de taille/tour de hanche (T/H), chez l'adulte, à 45 ans.

L'analyse, qui a porté sur plus de 11 300 participants, nés en Angleterre, en Écosse et au Pays de Galles, a pris en compte de nombreux facteurs potentiels de confusion, notamment la catégorie socio-professionnelle, l'IMC maternel, l'âge de survenue de la puberté, l'activité physique, la consommation d'alcool, le tabagisme, les habitudes alimentaires, en particulier la consommation de fruits et légumes, de graisses et sucreries.

Elle révèle que regarder trop souvent la télévision à 16 ans est associé à un gain accéléré d'IMC entre 16 et 45 ans, chez les garçons (0,011 kg/m2 par an IC à 95 % 0,003-0,019) et chez les filles (0,013 kg/m2 par an IC à 95 % 0,003-0,023), tandis que regarder trop souvent la télévision à 11, 16 et 23 ans est associé à un gain accéléré d'IMC entre 23 et 45 ans, chez les filles seulement.

L'étude laisse apparaître aussi une association entre consommation de télévision à 23 ans et rapport T/H à 45, avec un rapport 0,01 fois plus élevé lorsque les participants regardaient la télévision 5 fois par semaine ou plus, en comparaison de ceux qui la regardaient moins souvent. Et les participants âgés de 45 ans qui regardaient la télévision 4 heures et plus par jour avaient, comparés à ceux qui la regardaient moins de 1 heure, un rapport T/H de 0,03 à 0,04 fois accru.

Ces résultats suggèrent que le gain d'IMC sur près de 30 années, observé à 45 ans, est influencé par le fait d'avoir souvent regardé la télévision à l'adolescence et lors de l'entrée dans la vie adulte, avec un effet plus marqué chez les femmes que chez les hommes. À cet effet indésirable, s'ajouterait un impact nocif de la consommation excessive de télévision sur le rapport tour de taille/tour de hanche, plus prononcé chez les hommes. Réduire cette consommation de télévision est, selon les auteurs, une composante utile des stratégies de prévention de la prise de poids et de l'obésité androïde.

JIM

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