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Les tranquillisants pourraient être mis en cause dans la maladie d’Alzheimer

Selon les premiers résultats d’une étude française publiée en exclusivité par le magazine Sciences et Avenir, l’abus de tranquillisants et de somnifères sur la durée favoriserait les risques de développer une maladie neurodégénérative, telle que la maladie d’Alzheimer. Bernard Bégaud, principal auteur de ces travaux, souhaite sur cette question une véritable prise de conscience des pouvoirs publics et des français qui restent les premiers consommateurs au monde de ce type de traitement.

Après l’affaire Médiator, les travaux de Bernard Bégaud, pharmaco-épidémiologiste, auteur de l’étude (Inserm-Université de Bordeaux) pourraient bien créer un nouveau séisme dans le monde pharmaceutique et dans celui de la santé publique. L’équipe de ce dernier a en effet montré que la consommation régulière de tranquillisants et de somnifères serait susceptible de déclencher la maladie d’Alzheimer. S’ils sont confirmés, ces résultats sont particulièrement inquiétants car chaque année, plus de 120 millions de boîtes de ce type de traitement sont vendues à travers la France. Selon les dernières données de la Caisse nationale d’assurance maladie, nous en consommerions 5 à 10 fois plus que nos voisins européens.

Bernard Bégaud et son équipe ont suivi au fil du temps le devenir de 3 777 patients de 65 ans et plus ayant pris des benzodiazépines pendant des périodes allant de deux à plus de dix ans. Les premiers résultats qui font l’objet d’un article dans le dernier numéro de Sciences et Avenir démontreraient que le risque de déclencher la maladie serait accru de 20 à 50 %, suite à la prise sur le long terme de ce type de traitement. Suite à leurs investigations, les chercheurs estiment que chaque année, 16 000 à 31 000 français pourraient développer la maladie d’Alzheimer suite à la prise de médicaments à base de benzodiazépines ou de dérivés. Ils mettent notamment en cause, plusieurs dizaines de médicaments tels que le Valium, le Xanax, le Lexomil, le Temesta, le Tranxène ou le Stilnox. C’est la neuvième étude qui montre l'existence d'un lien fort entre la consommation, sur plusieurs années, de tranquillisants ou de somnifères, et la maladie d’Alzheimer.

Si, jusqu’ici, les travaux scientifiques avaient surtout mis en avant le fait que ce type de molécule pouvait accélérer ou aggraver le développement de la maladie, c’est la première fois qu’est dénoncée la potentialité des médicaments psychotropes à déclencher l’apparition d’une démence sénile. A l’heure actuelle, les mécanismes qui pourraient expliquer l’impact de ces traitements sur le cerveau restent inconnus et d’autres travaux sont en cours afin de confirmer ces premiers résultats. S’il s’avère que les chercheurs bordelais ont vu juste, c’est toute la politique de prescription des tranquillisants et des somnifères qu’il faudra revoir

Information Hospitalière

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