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Un traitement expérimental réduit les troubles de l'autisme chez des souris

Des chercheurs américains dirigés par Jill Silverman du National Institute of Mental Health, aux États-Unis, viennent d'expérimenter les effets d'une nouvelle molécule sur une lignée spécifique de souris présentant un comportement clairement autistique. Ils ont constaté que cette molécule agissant sur l'action du glutamate dans le cerveau, par le biais du récepteur mGlurR5, permettrait de réduire deux des principaux symptômes de l'autisme chez la souris : le comportement répétitif et le manque de sociabilité.

Cette molécule appelée GRN-529, mise au point par le groupe pharmaceutique américain Pfizer, cible le glutamate, le principal neurotransmetteur présent dans tout le cerveau et qui joue un rôle clé pour activer les neurones, les cellules cérébrales. Les chercheurs pensent que cette molécule agit sur un récepteur spécifique du glutamate et réduit son action sur les neurones.

La molécule fait actuellement l'objet d'un essai clinique avec des patients souffrant du syndrome de l'X fragile, première cause de retard mental héréditaire qui présente certaines similitudes avec les troubles du spectre autistique. Le fait que cette molécule a déjà été testée dans un essai clinique pour des symptômes dont certains sont similaires à ceux de l'autisme augmente les chances qu'elle pourrait aussi agir sur ces troubles.

"Les résultats de ces expérimentations sur des souris laissent penser qu'il est possible d'envisager une stratégie consistant au développement d'un seul traitement pour traiter de multiples symptômes", explique Jacqueline Crawley de l'Institut national américain de la santé mentale (NIMH). "Un grand nombre de cas d'autisme est provoqué par des mutations dans les gènes qui contrôlent des processus en cours de développement comme la formation et la maturité des synapses qui relient les neurones entre eux", poursuit-elle. "Si les défauts dans ces branchements entre les neurones ne sont pas structurels, les principaux troubles autistiques pourraient être traités avec des médicaments", juge cette scientifique.

Pour le Docteur Thomas Insel, directeur du NIMH, "ces résultats avec des souris confortent les études menées à l'Institut en vue de développer des traitements visant les principaux symptômes de l'autisme". Comme les enfants autistes, les souris de l'expérience, modifiées génétiquement pour présenter des symptômes similaires, communiquaient moins entre elles et avaient des comportements répétitifs passant beaucoup de temps à se toiletter elles-mêmes. Ce type de comportements étaient moindres chez les souris traitées avec des injections de GRN-529.

Le nombre de cas d'autisme est en nette augmentation aux Etats-Unis depuis la dernière décennie, un sur 88 en moyenne, contre un sur 110 précédemment, un phénomène qui s'explique en partie par un meilleur dépistage.

Science Translational Medicine du 25-04-2012

ScienceDaily

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