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La tomothérapie, radiothérapie guidée par l'image pour mieux cibler la tumeur

La tomothérapie, ou "radiothérapie guidée par l'image", permet de cibler avec davantage de précision la tumeur en réduisant les risques pour les organes sains, selon des spécialistes de l'Institut Curie, premier centre en France équipé de cet appareil de pointe. Les centres de lutte contre le cancer de Bordeaux et Nantes devraient également disposer cette année de cette nouvelle technique de radiothérapie, déjà utilisée dans une dizaine à une vingtaine de centres hospitaliers en Europe et plus largement aux Etats-Unis.

A Curie où le premier patient a bénéficié de cette technologie le 10 janvier, au total onze patients sont actuellement en cours de traitement ou l'ont terminé, a précisé le Docteur Alain Fourquet, chef du département de radiothérapie de l'Institut, lors d'une présentation à la presse. Chez ces patients souffrant de cancers de la sphère ORL (nez, bouche, larynx, pharynx), la tomothérapie est plus précise, grâce à l'imagerie en temps réel couplée à l'appareil, que la radiothérapie jusque là employée, et permet d'éviter l'irradiation involontaire des glandes salivaires (risque de bouche sèche), expliquent le Docteurr Fourquet et le Docteurr Philippe Giraud, radiothérapeute pilotant ce projet en association avec le physicien médical Alejandro Mazal.

L'appareil de tomothérapie permet, grâce à la présence d'un scanner, de faire de l'imagerie 3D en temps réel et en position de traitement : on peut ainsi délimiter précisément les contours de la tumeur à irradier et suivre son évolution, tout en réduisant au maximum l'irradiation des organes sains situés à proximité. Il est également possible de moduler l'intensité de l'irradiation pour réaliser une distribution de dose très précise. Chaque séance de traitement dure 30 minutes durant lesquelles le patient est totalement immobilisé par un système de contention, un masque thermoformé qui, par exemple, enveloppe la tête pour les tumeurs ORL. Le patient est introduit à l'intérieur de l'appareil comme pour l'imagerie IRM, ce qui peut représenter une gène pour les personnes claustrophobes.

Le traitement dure cinq à huit semaines, les doses délivrées à chaque séance étant les mêmes qu'avec d'autres appareils de radiothérapie. Mais la précision de la tomothérapie pourrait permettre à terme d'augmenter les doses sur l'organe cible, sans endommager les tissus voisins, espère le Docteur Fourquet. Destinée aux "traitements complexes", la tomothérapie devrait outre les cancers ORL, concerner les cancers du poumon, certains types de cancers du sein, les sarcomes des bras ou des jambes et, dans le cadre d'un projet de recherche, des patients nécessitant une irradiation corporelle totale avant une greffe de moelle osseuse. Sur une année, quelque 150 patients pourraient, selon le Docteur Fourquet, bénéficier de la tomothérapie à l'Institut Curie qui doit accueillir aussi des malades d'autres hôpitaux ou cliniques du pôle régional de cancérologie de l'ouest parisien.

CP

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