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La timidité pourrait avoir une composante génétique

En présence d'étrangers, le cerveau des timides sécréterait une substance particulière, selon une étude américaine publiée par la revue "Science". Des chercheurs de l'Université de Harvard sont parvenus à ces résultats en analysant les scanners pratiqués sur un groupe de jeunes de 22 ans, que leur comportement observé dans l'enfance, à l'âge de deux ans, avait permis d'étiqueter timides. Selon Jérome Kagan, chercheur au sein du département de psychologie de Harvard, les scanners des personnes jugées inhibées et timides à l'âge de deux ans montraient qu'une région du cerveau répondait de façon plus significative à certains signaux que la même région des cerveaux d'enfants jugés au même âge extravertis."Ces enfants ont maintenant 22 ans, une grande partie de ceux qui étaient craintifs ne le sont plus aujourd'hui, ils ont réussi à dépasser ce problème, et pourtant ils présentent toujours une zone cérébrale hyperactive", a observé Jérome Kagan. Les chercheurs de Harvard ont mené l'étude sur 13 enfants qualifiées de timides à l'âge de deux ans, et les résultats ont été comparés avec ceux de neuf enfants considérés, eux, comme extravertis et audacieux au même âge. Tous les sujets ont été exposés à une série de photos prises de face et ne présentant aucune expression particulière. Après qu'ils se sont habitués à ces images, on leur a présenté de nouvelles photos, de nouveaux visages. Les chercheurs ont ensuite analysé sur le scanner les modifications provoquées au niveau de la zone cérébrale en cause. Selon les résultats, les cerveaux des enfants timides étaient plus actifs que ceux des autres. "Ceci prouve que la raison de leur timidité dans l'enfance s'explique par l'hyperactivité de cette zone cérébrale", a estimé Kagan. D'après lui, "ceci suggère que la timidité pourrait être un trait de caractère héréditaire". Toutefois, a-t-il ajouté, "des études plus poussées sont nécessaires, menées sur un plus grand nombre de personnes". Une timidité extrême peut faire le lit de troubles psychologiques plus importants, notamment de phobies sociales et de dépression. Selon Kagan, le fait de trouver à ce trait de caractère une origine organique pourrait permettre la mise au point de traitements pour des personnes très handicapées.

Science du 20-06-2003 : http://www.sciencemag.org/content/current/

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