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La télévision, la hi-fi et les jeux vidéo colonisés par les disques durs

Penser pouvoir trouver un disque dur, symbole de l'informatique, dans un téléviseur ou une chaîne hi-fi tenait hier de la science-fiction. Aujourd'hui, sa présence dans les produits d'électronique grand public est une réalité. Dans les prochains mois, Sagem doit en effet proposer aux opérateurs de télévision numérique son nouveau décodeur IRD 5000 équipé d'un disque dur de 40 gigaoctets permettant d'enregistrer de quinze à vingt heures de programme. Aux Etats-Unis, un nouvel appareil, le PVR (Personal Video Recorder, ou enregistreur personnel de vidéo) a fait son apparition avec deux pionniers américains, TiVo et ReplayTV, suivis par Echostar.En 1999, 350 000 PVR auraient été vendus outre-Atlantique. Un chiffre encore modeste comparé aux ventes de magnétoscopes (60 millions d'appareils), mais qui témoigne de la réceptivité du consommateur pour ce type de produit dont les experts estiment le marché américain à 12 millions de PVR en 2003. Autre secteur: celui de la musique compressée au format MP3, qui donne lieu au lancement de systèmes capables de stocker une discothèque entière sur un disque dur. Quant aux consoles de jeux, elles ne sont pas en reste. La Xbox que Microsoft doit commercialiser en Europe début 2002 sera la première à intégrer un disque dur disposant d'une capacité de stockage de 8 gigaoctets. Trois applications hors informatique font ainsi appel à ce composant d'origine informatique. Le disque dur semblait en effet condamné à disparaître sous la pression des mémoires électroniques statiques sans mécanique de précision (mémoires Flash). Aujourd'hui, ses progrès fulgurants le placent au contraire en position idéale pour profiter de la vague numérique qui déferle sur l'électronique grand public. Même si son nom semble le désigner comme le successeur du magnétoscope, le PVR n'est pas encore prêt à balayer l'antique enregistreur de cassette vidéo apparu en 1975. En effet, le PVR ne permet pas encore de créer de véritables vidéothèques. Mais il révolutionne les modes de consommation des programmes télévisés, car il permet d'élaborer pour ses besoins une chaîne personnelle en puisant dans la grille des émissions reçues. La programmation des enregistrements, principale faiblesse des magnétoscopes, devient alors aussi simple que possible grâce au choix direct des programmes que l'on peut sélectionner dans une liste affichée sur l'écran du téléviseur. Souplesse ultime, il est possible d'interrompre le cours d'une émission suivie en direct et d'en reprendre plus tard le visionnage. Cette fonction de pause est rendue possible par l'aptitude du disque dur à lire et à... enregistrer simultanément. Mais l'avantage majeur du PVR réside dans la rapidité d'accès à son contenu. Il suffit de sélectionner à l'écran une émission enregistrée pour y accéder aussitôt. Mais pour envoyer définitivement le magnétoscope au musée, il manque aux PVR un système de stockage secondaire permettant l'archivage des émissions ou des films dans une vidéothèque personnelle. Le DVD enregistrable semble aujourd'hui le mieux placé pour remplir cette fonction. Un domaine où les Japonais prennent l'initiative. Fin 2000, Toshiba a annoncé au Japon la commercialisation du premier appareil associant un disque dur et un DVD-RAM. Pioneer, de son côté, a choisi une solution basée sur le DVD enregistrable, visant ainsi la simple substitution de la cassette par le DVD. Une option contestable, car ce support, idéal pour l'archivage, ne dispose pas d'une capacité unitaire rivalisant avec celle des disques durs. D'où une limitation de la chaîne personnelle, sauf à devoir changer de DVD en cours de soirée...L'émergence d'un compagnon idéal de la télévision dépendra donc du comportement des utilisateurs. S'ils privilégient la chaîne personnelle, ils se contenteront d'un PVR équipé d'un disque dur confortable et feront appel aux DVD enregistrés ou aux banques de films sur Internet pour pallier l'impossibilité d'archiver les programmes. S'ils considèrent indispensable de pouvoir constituer une vidéothèque, ils devront créer leurs propres DVD.

Le Monde : http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3244--159374-,00.html

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