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Le téléphone mobile, premier des médias de masse

Le mobile est devenu le premier des médias. Alors qu'on dénombre 480 millions de quotidiens distribués chaque jour, 1,4 milliard d'utilisateurs d'internet, 1,5 milliard de télévisions, 2,1 milliards de personnes ayant un compte bancaire, 3,9 milliards de personnes possédant une radio FM... On compte déjà 4 milliards d'abonnés au téléphone mobile (pour seulement 3,4 milliards de téléphones mobiles en circulation).

Dans un de ses livres, Tomi Ahonen classe le mobile comme 7ème média de masse venant, dans le temps, après l'imprimerie, l'enregistrement audio, le cinéma, la radio, la télévision et l'internet.

"Les mobiles sont aussi différents de l'internet que la télé l'a été de la radio", insiste-t-il. Si les contenus de l'internet et de nombreux autres médias sont aussi accessibles sur mobiles, ce n'est pas nécessairement d'une manière totalement adaptée, comme le montre souvent la difficulté d'accéder à des films ou contenus radio depuis son mobile. Le mobile est appelé à générer des formes médiatiques adaptées ("On n'a pas de sonneries sur l'internet ou à la radio !"). Si l'ordinateur n'a que deux interfaces - les 101 touches du clavier et la souris -, les smartphones en ont beaucoup plus : clavier, écran tactile, caméra, capteurs de mouvements...

En tant que média, le mobile est le premier média massivement personnel. Il est un média qu'on a toujours sur soi et est connecté ou plutôt connectable en permanence.

Cette forte pénétration a des impacts directs sur la structuration du marché et les usages. Alors que le cycle de vie d'un ordinateur est de 3,5 ans, celui d'un mobile est seulement de 18 mois. Les nouvelles générations de téléphones mobiles (comme l'iPhone ou Androïd...) s'apprêtent à transformer en profondeur le marché. Et qu'en sera-t-il demain avec des enfants qui ont aujourd'hui 9 ans et pour qui le mobile est déjà l'outil qu'ils plébiscitent dans leurs usages...

Les 4 prochains milliards d'utilisateurs ne seront pas connectés à l'internet, ils n'auront pas d'ordinateurs personnels... Mais ils n'auront pas non plus accès aux téléphones de nouvelle génération. Les 4 prochains milliards d'utilisateurs utiliseront les téléphones qu'on utilise aujourd'hui. Ils seront mordus de SMS comme le montre l'explosion mondiale du marché : 130 milliards de dollars en 2008, avec un trafic en progression de 50 %, des revenus de 25 % et des utilisateurs de 20 %.

Aujourd'hui, la Finlande supprime les cabines téléphoniques. 60 % des foyers y ont abandonné la connexion filaire. Déjà 13 % des utilisateurs de mobiles ne s'en servent pas pour passer des appels téléphoniques ! 46 % des comptes bancaires au Kenya sont des comptes mobiles. En Estonie on peut voter avec son mobile. Seulement 14 % des Anglais mettent leur mobile en mode silencieux quand ils dorment !

L'application "tueuse" de la téléphonie mobile pourrait bien être une vieille invention, celle du successeur du SMS : le MMS (pour Multimedia messaging service, c'est-à-dire la version multimédia du SMS ! Derrière cette proposition qui semble porter à sourire, car le MMS annoncé depuis longtemps a pour l'instant eu du mal à s'imposer, Tomi Ahonen ne propose qu'un exemple pour distiller le doute. Un exemple marquant : BMW a recemment utilisé les MMS pour faire une campagne publicitaire de vente de pneus neige auprès d'acheteurs de modèles récents, en envoyant à chacun l'image personnalisée de sa voiture équipée de ces nouveaux pneus. Le résultat en terme marketing semble éclatant, annonce le gourou de la mobilité, annonçant un taux de conversion exceptionnel de 30 % : "pour 10 publicités envoyées, 3 personnes ont commandé des pneus neige !" BMW aurait récolté 45 millions de dollars de gains pour une campagne qui ne lui aurait couté que 60 000 euros !

LM

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