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Un système intelligent d'information touristique à Tokyo

Pour visiter le quartier de la "shitamachi" (la ville basse) célèbre pour ses lampions rouges et le grand temple de Sensoji qui domine ses ruelles, depuis avril 2005, les touristes se voient proposer une sorte d'assistant numérique personnel blanc, muni d'un large écran et d'une antenne. Grâce à ce prototype développé par le laboratoire YRP Ubiquitous Networking du professeur Ken Sakamura, ils peuvent obtenir une variété d'informations sous forme vocale et visuelle, en quatre langues (japonais, chinois, coréen et anglais), simplement en approchant l'objet de bornes situées près de quelque 80 commerces ou autres enseignes.

Les devantures sont pourvues de cette "borne" dans laquelle est glissée une étiquette d'identification radio-fréquence (RFID), baptisée "u-code" et lue par le terminal. En fonction de l'identifiant, unique, inscrit dans chaque étiquette, le terminal interroge un serveur et reçoit, via un réseau sans fil, les informations liées à l'enseigne concernée. "L'objectif de cette expérimentation soutenue par l'Etat est de recueillir des données pour nous permettre de mieux comprendre quelles technologies sont les plus adaptées à ce type de services", explique à l'AFP le professeur Ken Sakamura, l'un des meilleurs spécialistes mondiaux des nouvelles technologies. "Nous voulons notamment apprendre comment créer des contenus qui soient facilement utilisables pour les étrangers dans les lieux touristiques. Nous voulons aussi trouver les meilleures interfaces d'utilisation", ajoute M. Sakamura. "Faire ce type d'expérimentation à Asakusa nous permet de recueillir des informations de la part des Japonais mais aussi des touristes étrangers, ce qui est très précieux", estime-t-il.

"Le gouvernement japonais veut attirer plus de touristes au Japon, mais dans le même temps il est conscient de la barrière linguistique très forte. Il mise donc sur les nouvelles technologies pour contourner cet obstacle", ajoute le professeur. "Traduire n'est pas compliqué, le plus délicat est de savoir ce que les touristes attendent comme informations en fonction de leur nationalité ou encore de leurs habitudes culturelles, et d'adapter le système pour répondre à ces besoins particuliers", affirme M. Sakamura.

"Nous pensons que le téléphone mobile sera le terminal le plus approprié pour ce genre de services. Cette première expérience sera reconduite l'an prochain et nous envisageons un développement commercial dans des lieux touristiques comme Kyoto dans environ trois ans", précise-t-il. Ce n'est pas la première expérience basée sur la puce "u-code" du professeur Sakamura. En début d'année, des grands magasins Mitsukoshi et Keikyu avaient installé à titre expérimental un système développé par M. Sakamura qui permet aux clients de suivre la traçabilité des fruits et viande vendus dans les étals. Le gouvernement japonais, qui appuie ces opérations, reprend volontiers à son compte le concept de "ubiquitous computing society" (société où l'informatique utile est omniprésente) développé par le professeur Sakamura.

TST

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