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Le supercargo de l'espace sera européen

L'industrie aéronautique française, réunie pour sa grand-messe au Bourget (du 16 au 24 juin), dévoilera les grandes lignes de l'ATV (Automated Transfer Vehicle, véhicule de transfert automatisé) - sorte de supercargo ravitailleur de la Station spatiale internationale (ISS). Si la France a payé une part non négligeable (35%) de ce coûteux programme européen (670 millions d'euros), elle en possède aussi la maîtrise d'oeuvre par l'intermédiaire d'EADS Launch Vehicles. Trois fois plus costaud que son concurrent direct, l'antique vaisseau russe Progress, l'ATV apportera aux astronautes 5,5 tonnes de fret divers (nourriture, objets personnels, appareils scientifiques, etc.), ainsi que des réserves d'eau potable et d'air. Le nouvel oiseau ne devrait cependant pas s'élancer vers le firmament - porté par une fusée Ariane V - avant le mois d'août 2004. A partir de cette date, et jusqu'en 2013, un lancement sera effectué, en moyenne, chaque année. Selon un plan de vol déjà arrêté, l'ATV, une fois placé en orbite, mettra trois jours pour s'approcher de l'ISS, puis s'y arrimer. Mais sa mission ne s'arrêtera pas au déchargement. Sagement blotti contre le segment russe Svezda, il pourra rester en veille automatique jusqu'à six mois et servir de support propulsif à la station, afin de corriger son orbite, de compenser ses pertes d'altitude ou de lui permettre d'éviter des débris. Ce gros bidon (10 mètres de longueur, 4,5 mètres de diamètre) aura une fin de carrière plutôt ingrate: les astronautes y placeront leurs déchets avant de le précipiter dans l'atmosphère pour l'y désintégrer. «L'Europe finance environ 5% de la construction de l'ISS; elle participera autant aux dépenses de fonctionnement, précise Jean-Yves Heloret, chef de programme ATV chez EADS Launch Vehicles. Nous aurions pu nous contenter de subventionner certains programmes internationaux, mais nous avons préféré profiter de cette manne pour acquérir de nouvelles technologies.» Car, au-delà de la simple chaloupe de ravitaillement (à l'aller) ou de la vulgaire poubelle cosmique (au retour), l'ATV représente pour l'Europe un enjeu majeur: la maîtrise de ses «rendez-vous» spatiaux. Jusqu'à présent, en effet, seuls les Américains et les Russes savent accrocher en orbite un engin spatial à un autre. Avec leur nouveau vaisseau, les Européens ambitionnent un arrimage entièrement automatique. Dans ce dessein, toute une panoplie de senseurs, calculateurs, mesures par GPS, un télémètre laser ou encore un vidéomètre ont été spécialement élaborés. Et, en cas d'imprévu, un système indépendant d'évitement pourra être enclenché. L'Europe s'engage ainsi en terrain inédit et n'aura pas droit à l'erreur : le premier vol, en août 2004, servira de démonstrateur. Mais, s'il se déroule sans encombre, toutes ces technologies lui conféreront un nouveau savoir-faire. Déjà, il pourrait servir à l'élaboration d'un véhicule de secours pour l'ISS (abandonné par les Etats-Unis). L'Agence spatiale européenne devrait présenter son propre projet lors du Conseil des ministres européens de l'Espace, à Edimbourg, en novembre prochain.

Express :

http://www.lexpress.fr/Express/Info/Sciences/Dossier/station/dossier.asp?nom=espace

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