RTFlash

Espace

Succès du lancement du satellite militaire Hélios II-A par Ariane-5

Le lancement du satellite d'observation militaire Hélios II-A, et de six micro-satellites, a réussi, samedi, un peu plus d'une heure après le décollage de la fusée Ariane-5 qui les emportait, depuis le centre spatial de Kourou, en Guyane française. "Nous sommes heureux et fiers" du succès de ce lancement et "je tiens à remercier avant tout les hommes et les femmes qui ont travaillé sans relâche pour rendre possible cette réussite", a aussitôt réagi le ministre français de la Défense, Michèle Alliot-Marie, depuis l'Ecole militaire, à Paris, où le lancement a été suivi en direct. "Bravo à tous pour ce superbe succès", avait auparavant lancé, sous les applaudissements, Jean-Yves Le Gall, directeur général d'Arianespace, dans la salle de contrôle du centre spatial guyanais.

La plate-forme Hélios II-A, véritables yeux au service des armées françaises, belges et espagnoles, doit fournir ses premières images au mois de mars, lorsqu'elle sera formellement remise aux forces par la Direction générale de l'armement, responsable de ce programme de 2 milliards d'euros, dont 95 % assumés par la France. D'une masse au décollage d'environ 4.200 kilos, Hélios II-A, dont la durée de vie théorique est de cinq ans, a été construit sous la maîtrise d'oeuvre d'EADS Astrium avec de nombreux sous-traitants européens dont Alcatel Space. "Nul ne peut prétendre acquérir une supériorité militaire de l'information sans systèmes spatiaux", a expliqué, quelques heures avant le décollage, le Contre-Amiral Benoît Montanié, officier général en charge de l'espace à l'Etat-Major des Armées. "Aujourd'hui, mais plus encore demain, l'indépendance spatiale est une des données fondamentales de l'indépendence nationale", a-t-il ajouté. "L'espace ouvre aussi un nouveau domaine de projets fédérateurs de nature à favoriser l'émergence d'une identité européenne de défense et de sécurité", a-t-il souligné, en référence à "la collaboration programmée à court terme avec l'Allemagne et l'Italie" pour la fourniture d'images radars, via leurs systèmes respectifs SARE-Lupe et COSMO-SKYMED.

La séparation d'Hélios II-A est intervenue, comme prévue, une heure et huit secondes après le décollage du lanceur, à 16H26 GMT et 12 secondes, qui a également mis en orbite 4 micro-satellites Essaim pour la défense nationale, le satellite scientifique Parasol et un nano satellite espagnol, Nanosat.

Parasol s'intéresse aux nuages et aux aérosols et à leur influence sur le climat. Quelque trois milliards de tonnes de particules d'origines diverses viennent se loger chaque année dans l'atmosphère. Ces particules ont un impact important sur le bilan radiatif terrestre, la différence entre l'énergie solaire reçue et l'énergie émise par la Terre. Ces aérosols ont un effet dit ''parasol'' inverse de celui de l'effet de serre puisqu'ils font obstacle au rayonnement solaire. C'est ainsi qu'une très forte éruption volcanique, en injectant une importante quantité de poussières dans l'atmosphère, peut entraîner une légère baisse des températures. Dans le même temps cela provoque un réchauffement de la stratosphère. Les aérosols ont également un impact sur la formation et les propriétés des nuages. De plus, selon leur nature, les aérosols n'ont pas tous la même capacité d'absorption du rayonnement solaire. Autant dire que l'impact des aérosols est un facteur d'incertitude dans l'étude et la prévision du climat de la planète. La mission du satellite Parasol est de fournir des informations sur la quantité, la taille et la distribution des aérosols au-dessus des terres émergées et des océans.

Ce vol, le 17ème tir commercial d'Ariane-5, et le troisième cette année, s'est déroulé suivant trois grandes périodes. A l'issue d'une phase propulsée de 27 minutes, destinée à mener l'étage supérieure de la fusée -- celui qui porte les satellites -- sur une orbite stable au niveau de la terre de Baffin (nord du Canada), le lanceur est redescendu sur l'Océan arctique, l'est de l'Asie et puis l'Océan indien, a expliqué M. Le Gall. Une heure et 8 secondes après le décollage, Ariane-5 a survolé la station de Dongara, en Australie : c'est alors que s'est enclenchée la séquence de séparation des satellites, d'abord Hélios II-A puis ses compagnons.

AFP

Noter cet article :

 

Vous serez certainement intéressé par ces articles :

Recommander cet article :

back-to-top