RTFlash

Matière

Stockage de l'énergie solaire : la Corse innove

À quelques kilomètres d'Ajaccio, dans le maquis, au pied de collines sauvages et face à la Méditerranée, se ­cache une installation de stockage de l'énergie solaire unique en Europe. Après un peu plus de deux années et demie de travail, un large champ de panneaux photovoltaïques a été couplé à un système innovant de production et de stockage d'hydrogène qui permet de compenser l'intermittence inévitable liée à la production d'électricité à partir du ­soleil à une échelle préindustrielle.

Cette plate-forme appelée Myrte a été inaugurée par l'Université de Corse et ses partenaires, l'industriel Helion, filiale d'Areva spécialisée dans les technologies de l'hydrogène, et le Commissariat à l'énergie atomique (CEA). Pour des régions insulaires non raccordées aux grands réseaux électriques,  l'intermittence de la production d'électricité fournie par les énergies renouvelables, que ce soit le solaire ou l'éolien, est l'un des principaux freins à leur implantation à grande échelle.

Les 3700 m2 de panneaux solaires implantés sur le site ont une puissance maximum de 560 kW d'électricité et sont d'une technologie tout à fait courante sur le marché du photovoltaïque.

Les parties réellement innovantes du projet se cachent derrière les panneaux, dans un petit bâtiment discret, peint en ocre pour se fondre au mieux dans le maquis. C'est là que se trouvent les instruments fournis par Helion, dont l'un produit de l'hydrogène à partir de l'électricité solaire tandis qu'un autre le recombine avec de l'oxygène dans une pile à combustible pour produire de l'électricité à la demande. Entre les deux, l'hydrogène et l'oxygène sont stockés dans de grandes cuves blanches pressurisées à 35 bars. La production de gaz s'effectue par simple électrolyse de l'eau, en faisant passer un courant qui sépare l'eau (H2O) en ses deux composants de base, l'hydrogène (H2) et l'oxygène (O2). Ces deux gaz sont stockés en toute sécurité en attendant d'être réutilisés pour produire de l'eau par un procédé inverse, qui émet du courant en recombinant O2 et H2.

«Ce procédé a l'immense avantage d'être absolument propre, et, contrairement aux batteries, ne nécessite aucun élément polluant pour être produit, comme le cadmium ou le lithium, par exemple», explique Jérôme Gosset, PDG d'Helion.

Très compactes, les quatre piles à combustible déjà installées tiennent dans une grosse armoire de deux mètres de haut et produisent un total de 100 kW d'électricité. Une capacité qui sera doublée dans les mois qui viennent avec l'installation par Helion d'un bloc innovant, combinant dans un même boîtier la production d'hydrogène et celle d'électricité.

Le Figaro

Noter cet article :

 

Vous serez certainement intéressé par ces articles :

Recommander cet article :

back-to-top