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Star Wars fait prendre au cinéma le virage du tout numérique

Avec "Star Wars - La Revanche des Sith", présenté à Cannes non plus à partir de pellicules mais d'un serveur et d'un projecteur numérique, le cinéma est sur le point de prendre le virage du tout numérique, de la captation à la diffusion, malgré la réticence des exploitants qui ne veulent pas être seuls à assumer les énormes investissements. Une vingtaine de films, dont "Sin City", de Frank Miller et Robert Rodriguez (en compétition), ou encore "The Power of nightmares" d'Adam Curtis (hors compétition) seront également projetés en numérique.

Pionnier des effets spéciaux, George Lucas avait été le premier à réaliser une projection numérique, en 2002, déjà à Cannes pour l'épisode II de sa saga. "Aujourd'hui, nous ne sommes plus à l'époque du test, l'industrie du cinéma est vraiment sur le point de prendre le virage du tout numérique", explique Yves Louchez, délégué général de la Commission supérieure technique de l'image et du son (CST), association chargée de promouvoir l'évolution technique du cinéma.

"Non seulement +La Revanche des Sith+ est projetée ici en numérique, mais le film sortira le 18 mai en France en numérique, dans une dizaine de salles équipées", ajoute M. Louchez. Sur 4.500 salles en France, "dix équipées en numérique, évidemment c'est peu, mais cette migration est inexorable", affirme encore M. Louchez.

Les exploitants n'y voyant pas leur intérêt immédiat, ils attendent donc un geste des distributeurs et producteurs. A moins que la France ne s'inspire du modèle britannique, où le UK Film Council va financer l'équipement de 250 salles. Il faut dire qu'à 70.000 euros par projecteur, contre 35.000 euros pour un équipement traditionnel, auquel il faut ajouter le prix d'un serveur, soit 15.000 euros, le numérique n'est pas un mince investissement. Peu de pays ont franchi le pas, même si aux Etats-Unis une trentaine de blockbusters sortent déjà chaque année sur ce nouveau support. En Europe, la Belgique est la mieux dotée, avec quelque 200 salles du réseau Kinépolis. En Asie, la Chine a sauté directement le pas, comptant aujourd'hui plus de 200 projecteurs numériques.

L'intérêt du tout numérique, illustré par le travail de Lucas, est le "lissage dans la chaîne de production", explique M. Louchez. L'étape de la diffusion est également facilitée, grâce à l'immatérialité du support. Un film, stocké sur un disque dur, peut en effet très bien être transmis vers une salle via satellite ou un réseau à fibre optique. Ceci offre le possibilité de diffuser un nombre quasi-illimité de langues ou encore de faire de la programmation publicitaire ciblée.

Les constructeurs, qui se sont mis d'accord sur une technologie unique, la DLP de Texas Instrument, y voient un marché énorme, partagé entre les fabricants de matériels de captation, de post-production, de projecteurs et de serveurs. "Aujourd'hui, on admet que le parc de salles équipées double chaque année, précise M. Rémond. Sur les 160.000 salles dans le monde, 1.000 devraient l'être à la fin 2005".

AFP

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