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La spiruline, une algue microscopique pour lutter contre la malnutrition

Les partisans de la spiruline militent depuis trente ans pour que cette algue "exceptionnellement riche en micronutriments indispensables à l'organisme" soit massivement utilisée dans le traitement de la malnutrition, mais les autorités en santé publique restent sceptiques."Si en France, vous parlez de spiruline, on vous rit au nez", déplore le sénateur UMP Hubert Durand-Chastel, interrogé par l'AFP lors d'un colloque international sur les "cyanobactéries" organisé cette semaine par l'Institut pour la recherche et le développement (IRD) et l'Institut océanographique Paul Ricard, sur l'île des Embiez (Var). Cet ancien ingénieur fut l'un des premiers à récolter la spiruline, au début des années 70, au Mexique. Dans sa 86e année, il se plaît à dire qu'il absorbe quotidiennement 10 à 15 grammes de ce minuscule filament vert spiralé, qui "pousse naturellement, depuis deux milliards d'années, dans les lacs de la ceinture tropicale du globe" et peut, dans certaines conditions, être cultivé en bassins. Le Pr Emile Gaydou du CNRS, spécialiste en phytochimie, n'hésite pas à lui donner raison: "Il y a un an, je ne connaissais pas la spiruline, mais maintenant que j'ai analysé sa composition, je suis convaincu de l'intérêt de la consommer", dit-il, évoquant sa "teneur très élevée" en protéines (40-60% par rapport à la matière sèche), en vitamines et en acides gras essentiels. Pour autant, "la spiruline n'est certainement pas un produit miracle", met en garde Loïc Charpy, directeur de l'unité de recherche sur les cyanobactéries à l'IRD. "C'est une source exceptionnelle de micronutriments qui pourrait être intégrée dans les outils pour lutter contre la malnutrition, dit-il, mais ça ne pourra se faire que si les nutritionnistes sont convaincus". Or les mécanismes d'action de cette cyanobactérie ne sont pas encore bien connus et les tests thérapeutiques restent insuffisants. Le Nigérien Herbert Degdey commente avec prudence les résultats d'une étude menée à l'hôpital de Niamey (Niger), sur "56 enfants de 6 à 24 mois présentant une malnutrition sévère". Chacun a reçu quotidiennement, pendant quatorze jours, 10 gr de spiruline en poudre. Il a été constaté que les diarrhées, les oedèmes et les anorexies "s'arrêtaient plus rapidement" et que "la protidémie et l'albuminémie progressaient de plus de 30%". "Je n'ai aucun doute que la spiruline est bénéfique", réagit Denise Ouadrago, venue de Koudougou (Burkina Faso). Les femmes y récoltent l'algue dans des bassins, la pressurent, la font sécher puis la fragmentent en granulés. "Dans les centres de renutrition et les orphelinats, dit-elle, on remarque qu'avec la spiruline, un enfant reprend du poids, retrouve l'appétit et le sourire!". Sceptique, le nutritionniste Jacques Berger, directeur de recherches à l'IRD, liste les priorités: "apporter les preuves scientifiques de son efficacité biologique en publiant des études rigoureuses dans des revues reconnues", "prouver qu'elle ne coûte pas dix fois plus cher à produire qu'un autre complément alimentaire" et "que les populations l'adoptent en conditions réelles". Seules 3.000 tonnes de spiruline seraient actuellement produites. AFP :http://fr.news.yahoo.com/040508/202/3sdcu.html

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