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Skywater veut convertir la France à la récupération de l'eau de pluie

Profiter d'une météo pluvieuse pour réaliser un geste écologique et des économies sur sa facture d'eau : à Reims, l'entreprise Skywater a commencé depuis un an à convertir la France à la récupération de l'eau de pluie, pratique déjà courante dans le nord de l'Europe. "Nous avons 300 projets en cours auprès d'industriels, de collectivités et de particuliers", raconte Willy Rohdmann, 34 ans, qui a fondé Skywater en janvier 2004 avec un ancien collègue, Loïc Gouzien, 40 ans. Les deux dirigeants, venus du monde de l'informatique, cherchaient depuis plusieurs années à créer une entreprise dans le domaine de l'écologie, quand ils ont découvert que la France était très en retard par rapport à ses voisins dans le domaine du recyclage de l'eau de pluie. "Cela fait 30-40 ans que ça existe en Allemagne et en Belgique, et on compte 100.000 installations par an dans les pays du nord de l'Europe", explique M. Gouzien. "En France, il n'y avait quasiment rien : seulement quelques fournisseurs locaux ou alors des plombiers qui proposaient le même type de cuve à tout le monde".

Un an plus tard, Skywater, qui veut créer un réseau national de concessions, en a ouvert trois, dans la Marne, l'Aube et l'Ille-et-Vilaine. Six autres devraient voir le jour d'ici juin, avec pour objectif d'en avoir 25 fin 2006. Le système, breveté par l'entreprise allemande leader du marché européen, permet de connecter les gouttières du toit à une cuve souterraine où l'eau est filtrée et stérilisée pour pouvoir être utilisée dans les toilettes, la douche, la lessive... tout sauf un usage alimentaire direct (boisson, cuisson des légumes, etc). A chaque commande, une étude précise de la météorologie locale et de la consommation du client permet de proposer une cuve sur-mesure : "on achète les données de Météo-France, pour être le plus précis possible, car à 10 km près, on peut avoir une différence de plusieurs centaines de millimètres de pluie par an", indique M. Rohdmann.

Pour un investissement d'environ 5.000 euros, un foyer moyen réalisera une économie de 53 % sur sa facture d'eau, avec des avantages connexes, par exemple un moindre besoin de lessive car l'eau de pluie contient peu de calcaire. "Pour une entreprise, cela donne une image positive" en plus des économies réalisées, estime M. Gouzien, la récupération de l'eau de pluie s'intégrant à la démarche Haute qualité environnementale (HQE). Dans la région, les maisons de champagne se montrent intéressées : "c'est le chlore qui donne parfois un goût de bouchon au champagne quand les bouteilles sont rincées : dans l'eau de pluie, il n'y en a pas !", assure M. Rohdmann. Plus loin, ce sont les communes qui préparent la construction de nouveaux lotissements qui sollicitent l'entreprise, ou encore les stations de lavage de voitures, très gourmandes en eau.

AFP

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