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La signature du protocole de Montréal sur la biosécurité consacre le principe de précaution

Au terme d'une semaine de négociations particulièrement difficiles, les représentants de 130 nations réunis à Montréal du 24 au 29 janvier ont finalement adopté le 29 janvier au matin le Protocole sur la biosécurité. Cette entente internationale régira le commerce international des organismes génétiquement modifiés (OGM), aliments transgéniques y compris. L'entente finale a été accueillie favorablement tant par les Américains que les Européens et les groupes de défense de l'environnement. Deux principes ont fait l'objet de luttes particulièrement âpres : le droit de fermer ses frontières aux produits jugés dangereux et l'étiquetage des OGM. L'entente reconnaît ces deux principes, mais avec certaines restrictions. D'une part, seuls les produits vivants seront vraiment reconnus comme des OGM : les semences transgéniques, ou des bactéries modifiées, par exemple. Les produits transformés, qui sont morts et ne peuvent plus se répandre dans l'environnement, ne pourront pas être bloqués aux frontières. Ils devront toutefois être étiquetés. Bien qu'il ne concerne que les produits vivants, le droit de bloquer les OGM aux frontières est en revanche très étendu et consacre la reconnaissance internationale d'un principe de précaution élargi . Concrètement il sera possible, en vertu de ce principe, d' interdire les produits jugés dangereux pour l'environnement ou la santé humaine même s'il n'existe pas de preuve scientifique absolue de leur nocivité. Cette possibilité, de l'avis de tous les observateurs, représente une concession majeure de la part des Etats-Unis et de ses alliés (Canada, Australie, Argentine). En contrepartie, les Européens ont accepté de transiger sur la question centrale de l'étiquetage. Initialement l'Europe souhaitait que le type exact d'OGM soit précisé sur chaque emballage. mais l'accord final prévoit que l'emballage d'un produit contenant des OGM ne contiendra que la mention " peut contenir des OGM " sans préciser lesquels. Il s'agit ainsi d'éviter ou du mois de limiter les problèmes techniques considérables qui se poseraient s'il fallait séparer les aliments transgéniques des autres à toutes les étapes du transport et du stockage. La presse internationale souligne que cette reconnaissance internationale d'un large princie de précaution concernant l'utilisation des OGN a été obtenue grâce à la solidarité sans faille de tous les pays de l'Union européenne et constitue une première étape très importante dans la construction d'un nouvel ordre juridique mondial en matière de sécurité sanitaire et alimentaire.

Brève rédigée par @RT Flash

Le Devoir de Montréal : http://www.ledevoir.com/ecol/2000a/biod310100.html

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