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Du sélénium contre les staphylocoques dorés
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De nombreuses fournitures chirurgicales, comme les cathéters ou les sondes endotrachéales, sont composées de polycarbonate (PC). Leur temps de maintien sur un patient doit prendre en compte le risque d’infections nosocomiales lié à la colonisation de ces instruments par des bactéries. L’un des pires cas envisagés est l’infection par le staphylocoque doré, souche bactérienne célèbre pour ses nombreuses résistances aux antibiotiques.
Une équipe de l’université Brown, à Providence (États-Unis), vient de publier une étude soulignant l’intérêt des nanoparticules de sélénium dans ces situations. Thomas Webster et son équipe ont analysé l’influence de nanoparticules de sélénium sur la colonisation par des staphylocoques dorés. Pour cela, ils ont créé, sur une surface de PC, des manteaux de nanoparticules de sélénium aux dimensions variables, les plus grandes d’un côté, les plus petites d’un autre. Puis ils ont dégradé certains de ces manteaux en utilisant un ruban adhésif, vérifiant en même temps la solidité du dépôt.
Les chercheurs américains ont ainsi obtenu quatre types de surface à tester : petites ou grandes nanoparticules, dégradées ou non. Dans chacun des cas, la concentration et la répartition des nanoparticules sur la surface de PC ont été mesurées par spectrométrie d’absorption atomique. Il a ensuite suffi d’utiliser ces surfaces pour mettre en culture des staphylocoques dorés.
Comparés à une surface de PC contrôle sans sélénium, tous les types de manteaux de nanoparticules ont permis une baisse significative de la colonisation des bactéries sur le plastique, après 24 et 72 heures d’incubation. Une réduction supérieure à 90 % après 24 heures de culture et supérieure à 85 % après 72 heures a été observée pour les manteaux non dégradés, quelle que soit la taille des nanoparticules. Les auteurs notent néanmoins que les particules de petite taille semblent avoir un effet supérieur à celles de grande taille.
Ces résultats sont très encourageants. En effet, le sélénium est un élément naturellement présent dans l’organisme, ce qui réduit les risques de toxicité. De plus, comparé à l’argent, principal agent antibactérien des fournitures chirurgicales actuelles, le sélénium est bien plus biocompatible et moins cher. Des études chez l’animal devront être menées pour poursuivre l’évaluation, mais la compagnie spin-off Axena Technologies a d’ores et déjà pris une licence sur ce procédé.
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