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Se chauffer aux céréales : économique et écologique !

Utiliser du blé, de l'orge ou de l'avoine pour alimenter les chaudières de grands bâtiments. L'idée a semblé un peu folle lorsque des agriculteurs proches de l'agglomération de Lyon, réunis au sein d'un Groupe d'études et de développement agricoles (Geda), l'ont lancée il y a trois ans et demi. Conscients de ne pouvoir se mettre à produire du bois de chauffage du jour au lendemain à un coût acceptable, ceux-ci cherchaient alors un moyen d'assurer la pérennité de leurs entreprises. « Nos exploitations sont en péril en zone périurbaine où les contraintes pèsent plus lourdement. La surface moyenne des exploitations est de 34 hectares entre Ternay et Saint-Pierre-de-Chandieu. Nous ne sommes plus compétitifs », confirme Gilbert Barnachon, exploitant à Communay et partie prenante dans cette aventure. Aujourd'hui, le petit groupe d'agriculteurs du Geda est peut-être en passe de réussir son pari. Avec entre autre les soutiens de l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie), du Conseil régional mais surtout du Grand Lyon, il a obtenu le lancement d'une étude sur ce projet.

Une étude supervisée par un comité de pilotage qui regroupe des professionnels et les représentants de diverses institutions (collectivités locales, instituts techniques du monde agricole, etc). Dans un premier temps, une approche environnementale a été privilégiée. Elle a permis de mesurer l'impact sur l'environnement d'une filière dite « grain-énergie ». Bilan : une influence positive sur l'effet de serre - « On rejette plus de gaz carbonique qu'on en produit » -, un rendement énergétique qui serait de sept à neuf fois supérieur à celui du gasoil et même des créations attendues d'emplois.

Des créations d'emplois qui ne remettraient a priori pas en cause la viabilité économique de la filière. « C'est ça qui est fou : ce n'est pas parce que l'on emploie plus de monde que cette énergie est plus chère à produire ! » lance Gilbert Barnachon. Une deuxième phase d'enquête, une étude de faisabilité, est engagée sur quelques sites. « Par exemple, une étude thermique va être menée sur un centre aéré à Bron », relève l'agriculteur communaysard. L'objectif est d'établir un comparatif technique de chauffages au fuel, au bois et aux céréales. « La troisième phase devrait être une étude de suivi de ces sites », afin de valider - si cela se justifie - le modèle du grain-énergie. L'ambition des porteurs du projet est de voir les premières chaudières à céréales de grands bâtiments mises en service en 2006 ou 2007.

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  • camille T

    8/05/2011

    pas ecolo si les cereals sont transgeniques

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