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Des scientifiques se penchent sur le risque d'attaque nucléaire

Réunis à Stockholm, des experts internationaux se sont penchés sur un des pires scénarios catastrophes: que faire si des terroristes parviennent à fabriquer une bombe à fission nucléaire et en font usage? Un diplomate spécialisé dans le domaine nucléaire et proche de la Commission internationale de protection radiologique (ICRP) a confié à un groupe de journalistes que cette question était l'un des problèmes abordés par la Commission lors de cette réunion. Prié de préciser ce que serait à son avis le scénario du pire dans le domaine nucléaire, il a répondu: "Une bombe atomique, même très mal faite". Après les attentats du 11 septembre 2001, l'Agence internationale à l'énergie atomique (AIEA) a exhorté tous les pays à renforcer encore les mesures de protection autour des sources radioactives pour empêcher que des terroristes ne s'en saisissent pour fabriquer des "bombes sales" (ou radiologiques), utilisant un explosif conventionnel pour disperser des particules radioactives. Mais l'AIEA a également toujours cherché à relativiser cette menace. D'une part parce qu'il est difficile de se procurer de l'uranium ou du plutonium et d'autre part parce que la fabrication de cet engin requiert des compétences techniques et scientifiques rares. Mais le diplomate interrogé ne partage pas cet optimisme. "Pensez-vous vraiment que cela puisse être difficile?" a-t-il demandé quand un journaliste a déclaré qu'il était presque impossible de trouver de la matière nucléaire. "S'il faut 25 à 35 kilogrammes d'uranium hautement enrichi pour fabriquer une bombe conventionnelle, il est possible d'en faire une moins efficace avec seulement quelques kilogrammes". "L'efficacité de l'explosion ne serait pas terrible, mais elle n'en produirait pas moins une réaction en chaîne", a-t-il expliqué, précisant qu'elle ne provoquerait sans doute pas le fameux champignon atomique. Sans donner de précisions, il a déclaré qu'un engin rudimentaire à fission nucléaire provoquerait des dégâts importants, par opposition à une "bombe sale" dont le but est davantage d'entraîner des réactions de panique. En décembre 1994, la police tchèque avait découvert à l'arrière d'une voiture à Prague 2,72 kg d'uranium fortement enrichi, ce qui reste la plus grosse prise mondiale de matière nucléaire. Elle avait été enrichie à 87,7% par de l'uranium-235, l'uranium fissile. Cette cargaison aurait été idéale pour fabriquer une bombe atomique. Le diplomate a expliqué que le métro londonien serait l'endroit idéal pour perpétrer un attentat à la bombe sale et que le matériau utilisé serait probablement la poudre césium-137, hautement radioactive. Ayant une consistance proche du talc, elle est utilisée par tous les hôpitaux. "Le métro est une arme de dispersion extraordinaire", a-t-il déclaré, en précisant qu'il n'y aurait qu'à libérer la poudre à l'arrivée d'une rame. "Le train jouerait le rôle d'un piston. Le césium se répandrait dans tout le métro. Rien ne se produirait d'un point de vue sanitaire, mais les gens seraient affolés." Reste que le césium peut avoir de graves conséquences. Une boîte remplie de cette poudre avait été retrouvée chez un ferrailleur de Goiania, au Brésil, en 1987, et provoqué alors la pire contamination depuis Tchernobyl. Quelque 249 personnes avaient été exposées, dix avaient été grièvement blessées et quatre autres avaient trouvé la mort. "Il n'y a jamais eu d'attentat à la bombe sale", a reconnu le diplomate, qui a toutefois estimé que ce n'était qu'une question de temps avant qu'une telle attaque ne se produise.

Reuters : http://fr.news.yahoo.com/031012/85/3fvpy.html

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