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Un schéma pour prévoir l'impact de l'environnement sur la végétation

Un schéma de fonctionnement des végétaux, qui pourrait mesurer l'impact de l'environnement sur la croissance des plantes, vient d'être établi à partir de 2.250 espèces de plantes réparties sur toute la planète. "Connaître l'effet des changements climatiques, de la pollution, des aménagements du territoire sur la biomasse, c'est-à-dire l'ensemble des organismes vivants sur la terre, est le but ultime des chercheurs en écophysiologie", explique Catherine Roumet, chercheur au CNRS, qui a participé à cette étude. Le modèle établi par une équipe internationale d'une trentaine de chercheurs peut relier variations de l'environnement et croissance végétale, une composante essentielle de la biomasse. Cette question mobilise depuis 1998 des scientifiques répartis dans quatorze pays. Ils viennent d'élaborer, à partir de feuilles du monde entier, un schéma global de l'évolution des propriétés des plantes, présenté dans la revue scientifique Nature du 22 avril. Les études précédentes étaient dix fois moins complètes en termes d'espèces considérées et de sites géographiques couverts. L'équipe internationale du réseau GLOPNET (global plant network) a analysé par le menu des feuilles de 2.250 espèces de plantes vascularisées, c'est-à-dire qui possèdent des vaisseaux conducteurs permettant notamment le transport de l'eau depuis les racines jusque dans les parties les plus aériennes. Du chêne au blé cultivé : tous passés au crible. Pourquoi les feuilles? Parce qu'elles sont le lieu de transformation de la matière minérale, telle que le dioxyde de carbone et l'eau, en matière organique comme les sucres. Ce sont donc elles qui gèrent les ressources de la plante. La durée de vie d'une feuille, la quantité de protéines fixant le dioxyde de carbone et le rapport entre la masse et la surface foliaire donnent donc des renseignements sur le fonctionnement global de la plante, en particulier sa croissance. L'étude a modélisé les relations qui existent entre ces différents caractères. "Si une feuille a une photosynthèse très lente, comme lorsqu'elle vit dans un climat aride, sa durée de vie est relativement longue, elle peut atteindre une dizaine d'années. Un végétal est assimilable à un système économique, il ne peut optimiser toutes ses fonctions en même temps", explique Marie-Laure Navas, chercheur au CNRS, qui a également participé à ces travaux. "On peut utiliser ce modèle pour prédire les réactions de la végétation lorsque son environnement change", précise Marie-Laure Navas. Ce qui permet de telles prévisions, c'est que les relations qui existent entre les différentes propriétés de la plante sont constantes. "S'il fait plus chaud, on peut savoir comment elle s'adaptera globalement", ajoute-t-elle. Les chercheurs espèrent pouvoir, à terme, mesurer les effets de l'activité humaine sur les écosystèmes. "Le modèle n'établit pas une relation directe entre variations de la biomasse végétale et changements climatiques. Pour cela il faudrait connaître en plus l'influence directe de l'environnement sur la durée de vie de la plante", précise Catherine Roumet. AFP : http://fr.news.yahoo.com/040424/202/3rehw.html

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