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Le « saut d’exon » pour lutter contre certains cancers graves

Le myélome est un cancer de la moelle osseuse qui se manifeste par la prolifération des plasmocytes. Cette catégorie de globules blancs est responsable de la fabrication de molécules d’anticorps, les immunoglobulines, qui ciblent spécifiquement les agents pathogènes, comme les microbes par exemple. 

Une équipe du CNRS vient de montrer que la technique de chirurgie des gènes « par saut d’exon », pourrait permettre de contenir la maladie. Des résultats cliniques prometteurs ont été obtenus dans le traitement de la myopathie de Duchenne. Le challenge du laboratoire Contrôle de la réponse immune B et des lymphoproliférations consiste à l’adapter aux plasmocytes tumoraux. 

Cette technique modifie artificiellement le processus de fabrication des anticorps à l’intérieur du plasmocyte. Une molécule appelée oligonucléotide antisens est insérée sur l’ARN pendant l’étape de maturation. Ces molécules modifient la traduction des anticorps et conduisent à la formation d’une protéine tronquée. Ces anticorps aberrants sont hautement toxiques pour les plasmocytes. 

Alors que les anticorps normaux, composés d’un type de chaîne légère et de chaîne lourde, ont besoin de cet assemblage pour sortir de la cellule, les anticorps tronqués, qui ne possèdent pas la bonne structure, restent majoritairement bloqués et s’accumulent dans la cellule. Cet engorgement provoque un stress protéique et conduit généralement à la mort de la cellule par apoptose. Cette autodestruction naturelle des plasmocytes inutiles laisse la place aux plasmocytes produisant des anticorps fonctionnels, ce qui rend le système immunitaire plus efficace. 

En copiant ce phénomène pour les cellules tumorales, en les forçant à fabriquer des anticorps tronqués grâce à la technique du « saut d’exon », il serait alors possible de provoquer leur mort cellulaire. Les essais précliniques devraient commencer dans trois à six mois. En parallèle, les chercheurs tentent d’optimiser l’administration de ces molécules antisens dans la moelle osseuse, niche de la tumeur. Un organe « forteresse » difficilement accessible. 

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

CNRS

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