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Un satellite pour tenter de détecter un séisme avant qu'il ne survienne

Des chercheurs mexicains et russes élaborent depuis près d'un an les plans d'un satellite susceptible de détecter un séisme avant qu'il ne survienne, ce qui permettrait la mise en place de procédures d'alerte. Le chef du projet à l'Université nationale autonome de Mexico (UNAM), Salvador Landeros, affirme que chaque séisme est précédé d'une modification de la composition de la ionosphère (au dessus de la stratosphère, à plus de 50 km de la terre) et que le satellite permettra de déterminer l'imminence et le lieu du tremblement de terre. La communauté scientifique est divisée sur ce point. Interrogé par l'AFP, le directeur de l'Observatoire des sciences de la terre de Strasbourg (France), Michel Cara, convient que la modification des propriétés de la ionosphère est avérée pendant le séisme, mais estime qu'il n'y a aucune certitude sur une modification de la ionosphère préalable au tremblement de terre. "Si nous obtenons les résultats attendus, on pourrait donner une alerte avec plusieurs jours d'avance", affirme le chef du projet russo-mexicain.

Après plus d'un an de conception, la construction du premier exemplaire du satellite -10 kg et 50 cm de diamètre- commencera en mars et la mise en orbite est prévue pour 2007. Le scientifique mexicain souligne que seuls les séismes de plus de 5 sur l'échelle ouverte de Richter pourront être prévus, et que la précision du diagnostic sera affinée au fur et à mesure. "Localiser un séisme n'est pas compliqué, ajoute-t-il, ce qui est compliqué c'est de déterminer précisément le jour et l'heure". Il insiste sur la nécessité d'utiliser avec modération le système, afin de ne pas déclencher alerte ou évacuation intempestives. La collaboration scientifique entre la Russie et le Mexique remonte au début des années 90.

Depuis, les satellites UNAMSAT 1 et 2, qui étudient la vitesse des météorites lors de leur entrée dans l'atmosphère terrestre, ont été lancés de Baïkonour (Kazakhstan). Une équipe d'une dizaine de chercheurs travaillent à Mexico, et une dizaine d'autres à Moscou, où sera construit le premier exemplaire du satellite. Le centre de contrôle et de surveillance sera installé à Mexico. Environ 500.000 dollars ont été investis dans le projet, lancement depuis le centre spatial de Baïkonour compris. Ce projet de satellite s'inscrit dans ce cadre de la volonté du Mexique de développer une industrie aéronautique et spatiale. Le directeur de l'Observatoire des sciences de la terre de Strasbourg juge hâtif de parler de capacité de détection de séisme. "Qu'il y ait des effets sur la ionosphère pendant un séisme, c'est avéré. Le fait qu'il existe un phénomène physique avant le tremblement de terre n'est pas du tout prouvé. Il y a eu beaucoup de recherches là dessus, des annonces et beaucoup de démentis", observe Michel Cara. "Il y a beaucoup de recherche dans ce domaine, affirme le sismologue français, mais il ne faut pas le vendre comme quelque chose que l'on sait faire. On ne peut pas, on ne sait pas prévoir un séisme". Il reconnaît que dans tous les cas de figure, le satellite "va aider la recherche dans ce domaine", même s'il ne permet pas de détecter un séisme.

Wanadoo

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