RTFlash

Edito : La route et la mort

C'est ainsi que notre Société évolue. Alors que depuis de longues années l'automobile tue chaque jour quelque 22 personnes dans notre Pays, et en transforme plus du double en handicapés à vie, il aura fallu le terrible accident de Loriol, qui a ôté la vie à cinq jeunes pompiers volontaires, pour qu'il y ait, subitement, une prise de conscience collective de l'urgence des mesures à prendre.

Pourquoi une telle réaction ?

Tout d'abord parce que cet évènement fût fortement médiatisé, mais aussi parce que son caractère dramatique est encore plus sensible du fait que le corps de l'un des pompiers projeté dans la rivière Drôme n'a toujours pas été retrouvé au moment où je rédige ces quelques lignes. De plus, cet accident a été provoqué par une personne, âgée certes, mais qui ressemble à la plupart d'entre nous. Cet automobiliste, nous dit-on, n'avait pas bu et roulait à 150 Km/heure sur une autoroute.

Qui parmi nous ne s'est pas trouvé un jour dans une telle situation ?

Il y a, certes, toute une signalisation qui imposait à l'automobiliste de réduire fortement sa vitesse, puisqu'après quelque vingt accidents survenus en ce même point, depuis moins d'un an, le Préfet venait de prendre un arrêté réduisant la vitesse de 110 à 90 Km/heure. Cela était-il suffisant ? L'enquête le dira. Une seule remarque de bon sens : ce n'est pas la signalisation conventionnelle, même amplifiée par des flashs lumineux, qui réduit la vitesse du flux sur une autoroute, mais le seul régulateur est le nombre de voies de circulation laissées à la disposition des automobilistes qui doit être réduit progressivement.

Mais chacun ressent bien que des règles édictées, il y a plus de 50 ans, ne sont plus suffisantes pour réguler la circulation sur nos autoroutes, nos routes nationales et départementales, et même dans nos villes, alors que le trafic a été multiplié par 10 sinon par 50 sur certains points critiques. Là, comme dans beaucoup d'autres domaines, seules les technologies permettront de résoudre ce difficile problème.

Avant même d'imposer des mesures apportées par la technique sur la conduite des véhicules, il est urgent qu'un grand programme national d'interactivité radio soit déployé entre chaque véhicule, et l'ensemble des routes et rues de France. Ainsi, chaque conducteur entrant dans une zone signalée comme dangereuse devra recevoir sur son poste de radio des messages l'invitant à réduire sa vitesse et à être attentif.

Si le conducteur n'obtempère pas et ne réduit pas spontanément sa vitesse, il sera alors nécessaire qu'un système automatique se substitue au pilote du véhicule pour que la vitesse recommandée soit respectée. Dans tous les centres de recherche des constructeurs automobiles, et dans tous les instituts publics et privés, travaillant sur la Sécurité Routière, des dispositifs automatiques augmentant cette sécurité sont actuellement expérimentés. Certains ont même donné à ces programmes le joli nom de Zéro Mort !

Quand cela sera-t-il vrai ?


En fait, tous les acteurs du secteur automobile sont prêts. Ils attendent qu'une claire volonté publique s'exprime enfin. Il semble que ces temps soient enfin arrivés.
De toutes les mesures préconisées par les spécialistes, il y en a une pour laquelle les constructeurs automobiles se montrent encore réticents, par souci de ne pas irriter leurs clients, et qui pourtant pourrait sauver plusieurs milliers de vie par an, et éviter qu'un nombre plus grand encore se retrouve, à vie, dans un fauteuil roulant : un véhicule ne devrait pas pouvoir être mis en marche et rouler, si le conducteur ou l'un des passagers (même un enfant) n'a pas réellement mis sa ceinture. Les chiffres sont éloquents.
C'est en prenant des décisions de cette nature qui sauveront des milliers et des milliers de vies, mais aussi qui irriteront des millions de nos concitoyens, que le Gouvernement montrera sa véritable volonté.

Noter cet article :

 

Vous serez certainement intéressé par ces articles :

Recommander cet article :

back-to-top